Ah cette pauvre Sylvaine... En même temps elle est pauvre ! C'est sa caractéristique principale. On la définit comme ça dans les aventures de Norman. Et puis là... Sous couvert de silence, en quelques cases, on comprend ce que signifie la pauvreté de Sylvaine, la misère de sa vie. Alors elle part. Pour plein de petites raisons, mais surtout parce qu'elle veut voir la mer. Et là, elle fait quelques rencontres. Avec des gens bizarres, très bizarres...
Stan Silas a écrit "La vie de Norman" en essayant de mélanger plusieurs styles : le manga pour le dessin, le gore pour l'ambiance et du South Park pour les enfants débiles mais lucides. Des fois c'était sympa, mais la plupart du temps c'est surtout une fuite en avant du lecteur qui se pose sans cesse la question du sens : pourquoi Norman et le monde dans lequel il évolue sont ainsi ? Et puis c'est quand même drôle.
Avec cette aventure sur Sylvaine, l'une des enfants du Village, on quitte le gore rigolo, et on s'aventure dans le sordide surréaliste, sorte de fin de parcours à la "Bernie", entre descente aux enfers physique et transcendence morale et spirituelle de l'enfant.
En toute cas, une très belle bande dessinnée.