Je pense que c'est très certainement très bien, mais je n'ai pas été sensible.
Tout d'abord, esthétiquement, je trouve ça extrêmement joli, les 4 couleurs sont très vives et se marient bien entre elles, les décors urbains, la représentation des montagnes tout est très joli. Après à quoi sert ce style je ne sais trop, j'ai à certains moment que le bleu permet de donner quelque chose de très sombres (quand Emet prend des photos dans le noir), opposer emet eu reste et à la fin, le seul objet rouge est la boite où sont ses vêtement, il n'est plus que souvenirs.
Autre point stylistique très appréciable, c'est très simple, les visage en particulier, on pourrait dire "épuré" et pourtant on comprend aisément les émotions du prof (un peu moins pour emet, on va y revenir), il y a une forme de pureté des sentiments qui se dégage, renforcé par le côté fermé et le peu de dialogue.
Question narration, ok c'est un réinterprétation de Frankenstein tout ça. Je trouve qu'on sent assez la solitude du prof (même si elle parle au téléphone au début, je vois pas à quoi sert cette scène ? ça desert le propos selon moi). Le problème c'est que ça va un peu vite. On aura pu enlever tout le début ou la prof se fait virer (on aurait compris quand même la situation) pour se concentrer sur la découverte du monde d'Emet, on a pas le temps de le voir innocent, profiter et ensuite se créer des souvenirs en sachant qu'il va mourir, c'est dommage. Pareil quand il sort, j'ai ressenti le moment où se rend compte que c'est la fin assez raté en vérité, je n'ai rien ressenti. ça a été ça tout le long en fait. L'oeuvre à le mérite de se focaliser sur l'essentiel (clairement il aurait pas fallu s'eterniser non plus), mais on manque ce qu'il faut pour faire sentir le poids de ce qui se joue et ainsi tendre à l'universalité. Emet n'a pas d'existence propre à mes yeux alors je me sens peu concerné par lui.
Finalement c'est la figure de la prof qui demeure la plus intéressante.
En écrivant je me rends compte que j'ai peut-être surestimé la bd au début, je pensais mettre 5 mais je me dis que mon insensibilité est peut-être plus justifiée que je le pensais.
Ah oui aussi, avant même le début de la BD, à l'intérieur de la page de couverture, il y a un message qui explique le sens de la BD. Qui a eu cette idée lamentable ? Ne pas laisser le lecteur vivre l'histoire comme il le veut est parfaitement stupide, d'autant qu'à la fin, un texte similaire évoque la vie de l'auteur, pourquoi ne pas avoir inversé ? ça aurait déjà été mieux. Je ne vois de toute façon pas l'intérêt de fournir la solution...