De nombreuses critiques et commentaires m'avaient ouvert l'appétit, et je me suis précipitée comme une bête... Résultat ? L'alliance entre la bd européenne et asiatique recèle de formidables promesses ! A propos: l'édition souple de l'ouvrage est bien trop mesquine pour donner tout son souffle au dessin (et aux phylactères!) - l'histoire, déjà bien elliptique (pour un public occidental?) est mal desservie par ces pages molles qui glissent entre les doigts du lecteur, risquant de lui tomber des mains.
The Beast est néanmoins un beau conte lyrique. Mais pas que ça (et voilà l'intérêt principal que je lui trouve) : il dépeint aussi très haut et bien fort Hong-Kong-la-multiple, l'hydre, la méduse pétrie d'un passé colonial, d'un présent hybride et d'un futur incertain; à la fois chinoise, occidentale, asiatique et américaine aussi, mêlant capitalisme, communisme, mafias asiatiques et secrets bancaires. Donc: tout s'y mélangé à tout et réciproquement.
Il aurait néanmoins fallu relier les fils de l'histoire avec d'avantage d'intentionalité pour les aficionados de la cohésion. Cela dit, il est fort probable que The Beast connaisse un nouveau développement dans un futur proche, car le sens de l'histoire n'est jamais compréhensible qu'a posteriori. Ainsi, Il reste à espérer que The Beast fasse de nombreux "suivants". Alors, son avenir sera radieux...