Le Honk Kong imaginé par Jean Dufaux et Li Chi Tak possède encore son étrange et inquiétant quartier de Kowloon, baptisé ici "Cité noire". Un point central vers lequel convergent les différents fils de l’intrigue. C’est en effet là qu’un terrifiant complot se trame, là que règne Dragon Queen, là qu’on veut réveiller la Bête de l’Apocalypse.
Seuls trois individus se trouvent capables de contrer une telle folie : une jeune businesswoman maniant les gros calibres, un ouvrier adepte des arts martiaux et un vieux médecin à la dérive plus habile une bouteille aux lèvres qu’un scalpel à la main. Eux trois seulement peuvent voir les marques sacrées permettant d’identifier les individus contaminés par la Bête. Et ainsi de les éliminer, sans état d’âme, plongeant dans les entrailles encore fumantes des cadavres pour traquer la créature.
Très sombre, mariant le polar, le fantastique, le gore et la romance de manière indéniablement maîtrisée et efficace, The Beast offre une action bien ficelée et une immersion étonnante dans un Hong-Kong sordide. On est conquis par la façon dont se déploient et se conjuguent les différentes intrigues, même mineures et faussement anecdotiques. Même souci du détail et même réussite pour l’atmosphère ménagée par les deux auteurs, soigneusement élaborée à partir des lieux traversés.
Mais si la perspective tragique de l’ensemble s’avère terriblement efficace, The Beast peine à surprendre, et n’offre pas assez de moments réellement saisissants. On suit avec plaisir ce récit, mais de manière un peu distante. Peut-être à cause d’un ton parfois un peu grandiloquent par lequel il est difficile de se laisser embarquer, ou d’une dimension mystique pas forcément très originale et même, quelquefois, un peu lourde.
Chronique originale sur actuabd.com:
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