Marcelino Truong parle au moins trois langues couramment (français, anglais, vietnamien), il dessine pour Libération des illustrations de presse pêchues aux propos délicats, et porte la fringue avec élégance.
Ce récit, "Une si jolie petite guerre", il l'avait en tête depuis des années: une autobiographie dans les trois langues (sous-titrée), dont l'intrigue court depuis les Etats-Unis, Saint-Malo (d'où sa mère est originaire) Saïgon (d'où vient son père) - jusqu'à Londres.
Entre 1961 et 1963, Marcelino troisième d'une fratrie de bientôt quatre enfants, quitte les Etats-Unis avec sa famille, pour le Vietnam où son père est muté. Il y découvre les scarabées géants saïgonnais et la chasse nocturne aux moustiques, tandis qu'une guerre lointaine surgit ici et là au hasard d'attentats et d'expositions partisanes de canons vietcong.
La violence est cependant toujours là, tapie entre deux jeux d'enfant - recontextualisée par l'auteur, procédé qui fait de ce récit un ouvrage précis sur le sujet. Une mère bipolaire, un père aux premières loges membre du cercle du président Diêm... Marcelino imbrique de petites histoires dans la grande, une fois de plus avec élégance et délicatesse.
Titre @RomainB.