La popularité de l’univers Star Wars ne serait pas telle qu’on la connait si elle ne se limitait qu’aux films. Il faut avant tout se pencher sur l’ensemble des médias dérivés (romans, jeux...) pour prendre conscience de l’ensemble. Et les comics sont également pour beaucoup dans la représentation de tout cet univers. Car c’est en paliant aux zones d’ombres, en éclaircissant les time lines simplement évoquées mais jamais explorées par les films que toute la mythologie se crée. Et quoi de mieux pour cela que de s’attarder sur l’un des personnages les plus cultes de la saga ?!
Inutile d’introduire le protagoniste de ce récit, vous l’aurez tous reconnus et le titre parle de lui-même. Se situant entre les épisodes IV - Un Nouvel Espoir et V - L’Empire Contre Attaque, le récit nous invite à observer la reformation des forces de l’Empire au travers de Vador après la destruction de l’Etoile Noire par l’Alliance Rebelle. C’est donc après un savon de l’Empereur que s’ouvre ce récit, initiant directement l’idée générale : la relation entre Palpatine et son apprenti. Si les films de la trilogie originale nous laisse voir en la personne de Vador un bras droit obéissant et implacable sous le joug d’un maître le confortant dans ses forces en ventant sa puissance; le comics se veut d’avantage nuancé à ce sujet.
En premier lieu, Palpatine n’hésite pas à rabaisser ouvertement Vador, et même à remettre en balance la confiance qu’il porte en ses capacités. La confiance aveugle que semblait porter jusqu’alors le Seigneur Sith en celui qui était autrefois perçu comme l’Elu semble bien ébranlée. De fait, cela cadre d’avantage avec l’esprit pervers et calculateur de Sidious. C’est donc un Dark Vador d’une certaine manière affaibli d’une perte de soutien et livré à lui-même que le lecteur découvre. L’ancien Jedi, motivé par sa soif de reconquête de sa place au sommet de l’Empire et dans le coeur de Palpatine d’une certaine façon, devra agir autrement qu’en massacrant tout sur son passage. S’entourant d’alliés, le Seigneur Noir va également en profiter pour mener sa petite enquête personnelle pour répondre aux questions lui brouillant l’esprit.
L’occasion donc d’introduire de nouveaux personnages exclusivement pour ce récit, en la personne de Aphra (qui n’est pas sans rappeler le profil de Rey de la nouvelle trilogie de par son statut d’archéologue) et les deux droïdes ... On pourra regretter que leur aspect renvoie directement au célèbre duo formé par C-3PO et R2D2 mais le côté sadique et sociopathe de l’un (paradoxal pour un droïde de protocole n’est-ce pas ?) et le goût pour la destruction de l’autre les écarte bien vite de leurs modèles d’origine. A voir dans le tome 02 comment ce petit monde saura s’articuler autour du récit, d’autant plus que les découvertes de Vador vont assurément accentuer ses tensions avec Palpatine.
Un dernier mot sur les dessins de Larroca qui sont la force de l’album, propres, magnifiés par le papier glacé des pages. Les poses rendent honneurs à la magnificence de Vador sans exagération aucune et les couleurs enrobent le tout. Du très bon travail en somme, qui finalise un premier tome très appréciable dans son fil conducteur comme dans ses dessins et qui permet d’apporter quelques éléments supplémentaires à la trilogie originale.