Zoé, fraîchement sortie de prison vient habiter la maison de campagne que lui a léguée sa grand-mère. Mais au-delà de l'apparente tranquillité du village, elle va découvrir de bien macabres pratiques.
On ne peut pas dire que Chabouté nous dresse une peinture accueillante du milieu rural.
A travers ses dessins aux noirs et blancs sans nuances, posés en larges aplats, aux traits écorchés, aux angles vifs qui accrochent l'œil et le retiennent sur un visage, un détail, ce qu'il nous décrit avant tout c'est la petitesse humaine, ses côtés noirs, méprisables.
C'est ce qu'il aime explorer quelque soit le décor, de la campagne la plus arriérée (Sorcières) ou la plus reculée (La Bête) à la ville déshumanisée (Pleine Lune) il va remuer la fange de l'âme humaine.
Mais bien qu'il n'y ait aucune nuance dans le dessin, et que les situations soient particulièrement marquées, les personnages décrits ne sont pas eux nécessairement tout blancs ou tout noirs.
Zoé, "l'oie blanche" du récit, a tout de même fait de la taule pour un braquage qui a mal tourné. Le maire, parti prenante du macabre trafique n'en est pas moins le père attentif d'un garçon simple d'esprit. Les villageois "propres sur eux" achètent par leur silence leur vie dans le village...
Et Chabouté prend un plaisir un peu sadique à nous montrer que les Happy End n'existent que dans les contes de fée. Qu'il n'y a aucun espoir de construire sur des bases pourries. D'ailleurs, de l'espoir, je n'en ai pas vu beaucoup dans ses œuvres...
A ne pas lire lorsqu'on a le bourdon !