Matin Brun. Fruit du « 21 avril » (« hein ?! mais qu'est-ce qui s'est passé le 21 avril ? C'était pas plutôt le 11 septembre ?... si, si, on m'a déjà fait le coup, l'Homme oublie vite), ce petit livre s'est répandu comme une traînée de poudre dans nos foyers, atteignant les 300.000 exemplaires vendus en 2002.
C'est qu'avec ses 12 pages et son coût accessible à toutes les bourses, ce « Petit livre Brun » a le mérite de nous poser les VRAIES questions.
Le narrateur et son pote Charlie, c'est vous et moi. Notre train-train, nos habitudes confortables. Oh, on est bien un peu surpris de certaines décisions prises par ce nouveau gouvernement, mais après tout, il savent ce qu'ils font et c'est pour le bien de tous.
« Matin Brun » c'est un style simple et direct. Des mots de tous les jours. Pas de grandes envolées lyriques, mais plutôt les confidences du narrateur qui, au fil des pages, sans s'en rendre compte, voit son quotidien se transformer en cauchemar.
De restrictions en injonctions puis en répressions, le gouvernement BRUN que nous décrit Franck Pavloff glisse imperceptiblement vers l'Etat totalitaire. Et lorsque l'on ouvre les yeux, il est déjà TROP TARD.
Accessible à tous, « Matin Brun » se lit, se digère, se re-lit, se discute, se re-relit, s'écoute... (Une version CD-audio, à la jaquette illustrée par Enki Bilal est également disponible).
Et sème en chacun de nous des graines de questions.
Sans rentre-dedans, sans dénonciation, dans la digne lignée de chefs d'œuvre comme « 1984 » ou « Le Meilleur des Mondes » (mais beaucoup plus lisible du fait de sa taille qui le rend accessible même aux plus réfractaires), « Matin Brun » est un très bon support à la réflexion que je vous invite à lire et à faire partager à vos proches.