Wait... can a voice be silent?

Si j'ai commencé à lire ce manga, c'est principalement pour une raison : on parle de handicap. Également car il figure dans le top 100 manga Shônen (place 71) et qu'une adaptation en film s'est pas mal fait entendre, dans tous les cas, bon, j’avais pas mal d’attentes vu le nombre de critiques positives.

A Silent Voice, c'est ma deuxième plus grande déception après Onani Master Kurosawa.
Sachez qu’on ne considère pas un manga comme bon à partir du moment où il défend une bonne cause. Dire d'avance que A Silent Voice est bien car on parle d'handicap, c'est se fourrer le doigt dans l'œil, tellement profond qu'on en devient aveugle. Les yeux, faut les ouvrir. Considérez la forme, le fond, et après vous pourrez juger.
Car A Silent Voice n'a pas grand-chose à offrir. Que dénonce réellement le manga, quel est son message à faire passer, je n'en aurais vu que les contours. Le pathos, lorsqu'il est abusé, est chiant. Une histoire, se doit, selon moi, d'être un minimum cohérente, bon ne parlons pas de dadaïsme, pour y retrouver une certaine fluidité dans le récit. Mais le nombre d'incohérences qu'on retrouvera dans A Silent Voice est tellement énorme que l'histoire se décrédibilise rapidement, pour au final se demander si elle représente vraiment la réalité. Car, aussi altérée soit-elle, à ma connaissance cette réalité doit être un minimum réelle si elle veut être efficace.

Bon. A silent voice, c'est chiant. Les 5 premiers tomes sont un peu inutiles, il ne se passe pas grand-chose. Seul le personnage principal évolue, et encore, les incohérences rendent le tout un peu vague. C'est pas très efficace, on voit Shoya s'entourer d'amis mais qui semblent superflus.
De ce manga, je n'en aurais retenu que le début et la fin. Pour écrire cette critique, j'ai du retourner vérifier plusieurs fois dans les livres pour me souvenir des événements. Comme ils se répètent et ne sont pas très marquants, ils s'oublient vite.
La fin, je m'en suis souvenu tout simplement car elle est nulle. Vraiment nulle. Le manga perd son charme, ça devient du grand n'importe quoi, je me posais des milliers de questions autant sur le but des personnages que sur le réalisme de l'oeuvre, et rien n'est résolu, tout est trop simple, et... chiant, tout simplement.

Les personnages sont vraiment bof. Shoya est un peu intéressant, mais se répète assez souvent à tel point qu'il en devient énervant. Avec ses motifs pas très clair, bon, j'ai vu mieux comme protagoniste.
Shoko, la même. Intéressante au début, et chiante à la fin. Ses motifs sont aussi précis que ceux de Shoya, et bon des fois je me suis perdu en essayant de comprendre ce que les personnes font.
Le groupe d'amis de Shoya, y'a rien qui ne donne plus mal au crâne. Ce sont des robots, des robots qui agissent toujours pareil et qui ne changent pas. Un personnage qui n'évolue pas, c'est pas intéressant. Alors plusieurs... en plus de ça, la fin est encore pire. On essaie de se rattraper en balançant plusieurs flashs backs qui sont à vomir, et ça force, et ça force, et ça craque. Bon, au moins je félicite l'effort, même si cela devrait être quelque chose de naturel.
Ueno, c'est un cas à part. Le personnage cliché là pour faire chier, toujours et toujours, plus rien de surprenant le personnage là arrive on sait que ça va merder. Avec ses motifs ultra bizarres, bon..
Sinon, en réalité, au fond, ils restent pour la plupart assez originaux et arrivent un peu à sortir du lot, mais ça s'arrête là.

Shimada, c'était une bonne idée. L'ancien ami de Shoya, qui l'a harcelé après le départ de Shoko. Y'avais de quoi faire un bon truc. Mais j'ai l'impression que les bonnes idées ne sont jamais exploitées... Shimada, on l'aura vu deux fois, c'est tout. Et jamais, vraiment jamais, ce personnage au potentiel indéniable n'aura été exploité.
Avant dernier chapitre, y'a une phrase : "I want to talk to him, for real this time". Et dernier chapitre, on ne le voit pas ? Que s'est il passé ? On remarquera d'ailleurs le manque de liaison entre les deux derniers chapitres. J'ai eu du mal à situer l'événement de la cérémonie, avant ou après le départ ?
Pour revenir sur Shimada, rien qu'une rencontre aurait été la bienvenue. Une réconciliation, une dispute, peu importe, quelque chose quoi. Le personnage, je l'ai vu passer, très vite, tellement que c'est à peine si j'arrive à en distinguer les contours. C'est flou, tout est flou, et... assez mal exploité.

Les graphismes, franchement, ils sont sympas. En soit assez basiques, comparé à du Berserk (bon c'est pas le même style non plus) on n'y est pas, mais il y a quand même une légère touche réaliste que j'apprécie. Les expressions des personnages sont également bien réalisées, on arrive facilement à comprendre de qu'ils ressentent. On peut même distinguer un vrai sourire d'un faux.

Au final, A Silent Voice, ça aura été franchement moyen. J'en attendais mieux de la part d'un manga noté 7,9/10 sur SC, mais bon, tant pis. Et malgré toutes les incohérences rendant la lecture assez difficile, ça se lit (pour les premiers tomes) facilement, sans trop forcer.

Fun : 7/10