Après un douzième tome plutôt médiocre, Spawn parvient à surprendre avec ces nouvelles aventures. Il faut dire que le trajet accompli rend difficile de s'attacher à ce nouvel état d'Al Simmons. Autrefois soldat et mari amoureux, il est devenu un soldat dans l'armée de l'Enfer, puis l'avatar des forces de la Terre, puis le Roi de l'Enfer avant de perdre tout pouvoir … Pour mieux redevenir un soldat infernal lambda. En bref, on est parti un peu loin.


Ce tome est divisé en trois grandes parties, jouissant de réels avantages mais aussi de vrais défauts qui parviennent, cependant à remonter la pente.
Ainsi le début du tome s'intéresse à la suite de l'intrigue précédente, où Spawn doit affronter le Clown, qui a pris possession de quartiers entiers, y propageant sa folie. Si le personnage du Clown gagne en subtilité, en puissance, en nuisance, on en ressort pas pleinement satisfait. La faute à une fausse conclusion, où l'histoire s'achève plus parce qu'un autre arc doit commencer que grâce à une réelle fin, on en ressort avec un goût d'inachevé. Mais de plus la baisse de puissance de Simmons est si palpable qu'on aura bien du mal à y croire réellement. Spawn n'a jamais semblé aussi faible et c'est difficile à croire pour les lecteurs qui ont vécu toute la progression du personnage.


Cet arc, assez moyen sans être médiocre amène un retour en avant de Nyx, personnage ô combien oubliable, stéréotype, sans intérêt qui va devoir négocier avec Mammon, ange déchu dont le charisme peine à convaincre malgré les efforts de mise en scène. Le côté « grand plan manipulateur » est raté tout le long et on ne peut que sourire en voyant que Malebolgia est parvenu à bien plus convaincre les lecteurs.
Pourtant, à la surprise générale, cet arc qui se centre sur Nyx est une bouffé d'oxygène ! Notamment grâce à un travail graphique délicieux, réinventant l'univers spawnien sans le dénaturer et offrant une réelle vision infernale de l'Enfer. Le récit n'est ni trop long ni trop court et propose un réel moment de bravoure permettant de ramener des personnages importants. Pour ne pas vous spoiler je ne vous en dirai pas plus mais sachez que cela faisait pas mal de temps que Spawn nous avait proposé pareille qualité.


Enfin le dernier arc est d'une banalité crasse bien que courte : Spawn se retrouve être un paumé, errant sans but, qui va se retrouver à défendre une innocente face aux jeux du Ciel. Une thématique que l'on connaissait déjà et qui, dans le fond, nous rappelle une période connue, maîtrisée, et point novatrice du personnage. Clairement la série a mieux à proposer et, pourtant, ne le fait pas.


On me trouvera méchant avec ce tome mais il ne faut pas oublier d'où part Spawn ! Excellence scénaristique, excellente visuelle, excellence de propos, alors que maintenant le rejeton de l'Enfer tourne en rond, forcément même avec une qualité résiduelle, on ne peut pas ne pas être un peu déçu et surtout exigeant. Cependant si le tome est juste correct dans sa majorité, le récit du milieu, mettant en avant Nyx, est si réussi qu'il fait monter la note.
Approchons nous du bout du tunnel pour Spawn ? Le roi va-t-il retrouver sa grandeur ?

mavhoc
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le 28 nov. 2017

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