Le roi catastrophe est une série qui a occupé la bibliothèque d’un de mes frères lors de ses tendres années. Je les ai donc lus il y a presque vingt ans et n’ai pas eu depuis l’occasion de m’y replonger. C’est en tombant par hasard sur la couverture du premier tome que j’ai eu envie de m’y replonger. Cela a d’ailleurs été l’occasion de voir que Lewis Trondheim en était le scénariste. Alors que je suis un grand fan de cet auteur, je n’avais jamais fait le rapprochement avec les aventures de ce roi plein d’énergie ! Ma critique d’aujourd’hui porte uniquement sur le premier opus intitulé Adalbert ne manque pas d’air.
« C’est pas parce que je suis un enfant qu’il m’est interdit d’avoir les caprices d’un roi. C’est pas parce que je suis un roi qu’il m’est interdit d’avoir les caprices d’un enfant ».
Ces deux phrases se trouvent sur la quatrième de couverture. Elles présentent parfaitement le héros royal de cette nouvelle aventure. Adalbert est un enfant capricieux, égocentré et plein d’énergie. Sa particularité : être roi. Vous pouvez vous douter qu’une telle personnalité avec de tels pouvoirs ne peuvent faire que des étincelles…
Une trentaine de pages composent cet album découpé en trois chapitres indépendants. Dans la première histoire, Adalbert s’est mis en tête de remplacer les enfants du royaume par des copies robotisées de lui-même. Dans la deuxième, il décide de pique-niquer à la campagne pour fuir la ville. Dans la dernière, il s’est mis en tête d’écrire une épique autobiographie.
Chaque chapitre est construit sur le même modèle. Dans un premier temps, les enjeux nous sont présentés. Adalbert ne supporte pas les autres enfants, Adalbert a envie d’écraser des fourmis… Il en découle une décision prise par l’enfant : créer des répliques de lui-même, aller à la campagne… La situation apparemment parfaite dégénère. Puis un retour à une situation plus calme conclut l’histoire. Cette structure est classique mais offre un canevas suffisamment solide pour permettre aux auteurs de nous faire rire.
J’ai bien conscience de ne pas faire partie de la cible recherchée par cet album. Même si je pense avoir gardé une partie de mon âme d’enfant, je dois bien avouer que je ne suis plus un jeune lecteur de neuf ou dix ans. Les auteurs utilisent des codes intéressants pour leur public. Le héros est un enfant qui peut faire ce qu’il veut. Les adultes sont à son service et ne peuvent pas vraiment remettre en cause ses caprices. Néanmoins Adalbert reste un enfant et ne cherche pas à projeter les conséquences de de ses décisions ou à visualiser le non-sens de certains de ses actes. Tout cela donne lieu à des bêtises plutôt drôles et à des revers de médaille qui le sont tout autant !
Vous l’aurez compris, les trois frasques d’Adalbert s’inscrivent dans un canevas commun. Certes les thématiques sont différentes mais le déroulé reste globalement le même tant sur plan de la succession des événements que sur le ton qui les accompagne. C’est peut-être mon regard d’adulte que cela frustre légèrement. D’autant plus que cet état de fait est une base de bon nombre de séries de bandes dessinées s’adressant à la jeunesse. Peut-être en attendais-je trop ? En tout cas, cela n’empêche pas lecture d’être divertissante et efficace et c’est bien là l’essentiel.
Adalbert ne manque pas d’air est un premier tome intéressant qui devrait ravir sans difficulté les jeunes lecteurs. Il s’agit, à mes yeux, d’une série de qualité dans son genre. Etant adulte, j’ai plus souvent souri que ri. Mais je pense que mon neveu âgé de huit ans serait ravi de suivre les aventures de ce roi haut en couleur. N’est-ce pas là l’essentiel ?