Le volume propose donc le chapitre 150 de la saga, chapitre très long mettant un terme à la guerre entre les deux sœurs Blanche Neige et Rose Rouge, une version épique de la rivalité qui avait ouvert Fables au début des années 2000. Mais autant le reconnaître, ce dernier arc narratif, certes riche en symboles et en détails sympathiques, n’a pu renouer avec le souffle et l’énergie de la première époque. Poussif et laborieux, il aboutit à un dénouement en demi-teinte, même s’il reste joli.
Le choix de développer le personnage de Rose Rouge comme antagoniste de l’histoire a naturellement peiné à convaincre, celle-ci étant jusqu’ici perçue comme un contrepoint positif et stimulant à Blanche Neige tant qu’elle se tenait du "bon" côté de la force. Sombrant dans la déraison, légitimant les rigidités de sa sœur, elle perd en grande partie de son intérêt dans cette dernière partie et affaiblit au final l’ensemble du récit.
En revanche, ce qui séduit et comble vraiment le lecteur réside dans les histoires annexes, ces "dernières histoires" où défile la plus grande partie des personnages secondaires découverts au cours de cette vingtaine de volumes. Dans cette perspective, le dernier tome réussit ce qu’avait amorcé, avec brio, le précédent : décliner dans un format d’histoires brèves, tantôt émouvantes, parfois franchement comiques, une série de récits qui font mouche et permettent de dire au revoir, avec talent et simplicité, à cette formidable galerie de héros et d’héroïnes dont nous étions devenus, au fil des ans, les familiers.
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