Lire Adventure Time, tome 1, c’est comme croquer dans un bonbon acidulé : ça pétille, c’est imprévisible, et ça laisse un goût de « reviens-y ». Ryan North et Shelli Paroline ne se contentent pas de surfer sur le succès de la série animée — ils en capturent l’énergie, l’âme, et y ajoutent leur propre grain de folie. Résultat ? Une BD aussi déjantée qu’attachante, qu’on a envie de relire rien que pour en profiter autrement à chaque passage.
Ce que j’ai adoré d’entrée de jeu, c’est à quel point l’univers est respecté sans être figé. On retrouve Finn, Jake et les autres personnages cultes, mais dans une histoire inédite qui fait plus que simplement rejouer les codes connus. Ryan North joue avec les formats, casse le quatrième mur, insère des annotations délirantes dans les marges… bref, il s’amuse, et nous avec.
C’est vivant, rafraîchissant, et très malin dans sa manière de détourner les codes de la narration BD.
Côté dessin, Shelli Paroline fait un super boulot. Son trait, à la fois fidèle à l’animation et un peu plus personnel, donne aux pages une vraie énergie. Les expressions sont hilarantes, les décors foisonnent de petits détails rigolos, et la mise en page est fluide, dynamique — parfaite pour ce genre de récit foufou. On sent que les auteurs se font plaisir, et c’est communicatif.
Ce tome aurait pu n’être qu’une succession de gags… mais non. L’humour est bien là — et quel humour ! — mais il sert aussi à construire une vraie aventure, avec ses rebondissements, ses enjeux, et même des petites pointes d’émotion bien dosées. C’est délirant, mais jamais vide. Même les jeux de mots débiles sont plus malins qu’ils n’en ont l’air.
Évidemment, les fans de la série vont se sentir comme à la maison. Mais même sans connaître l’univers, on peut plonger dedans sans souci. L’ambiance, les personnages, le rythme : tout est pensé pour embarquer tout le monde dans cette drôle d’épopée.
Ce tome 1 est une super entrée en matière : fun, bien écrit, super bien dessiné, et bourré de bonnes idées. Il y a une vraie générosité dans la manière dont il est construit, et ça se sent. Si je lui mets 9/10, c’est juste parce qu’il reste une petite marge pour aller encore plus loin dans les prochains tomes. Mais franchement, c’est déjà un énorme kiff de lecture.