A l'exact point de convergence entre réussite et échec !
Imaginé exclusivement pour le public américain, ce récit complet de quelques 120 pages n'est pas exempt de défauts, hélas : graphismes sympathiques (allant du très cartoon au plus réaliste) mais souvent gentiment teintés d'amateurisme, voix off usante, rythme trop concentré et tendance aiguë au n'importe-quoi-isme sous prétexte qu'à dessiner, cela coûte nettement moins cher qu'à réaliser. Côté scénario, le principal souci tient à l'ambition de l'ensemble, comme si on avait condensé toute la saison 4 en six épisodes de 20 minutes. Au lieu de développer convenablement une seule intrigue, l'auteur aborde son oeuvre comme une mini-série à elle-seule avec tous les codes du genre, et notamment les intrigues indépendantes en apparences qui finissent par se rejoindre au bout du chemin. Rien n'est dénué d'intérêt ou d'idée, mais dès lors, tout n'est traité qu'en surface ou presque, et si le babillage incessant du dixième Doctor est conservé en l'état (un bonheur, même s'il passe beaucoup moins bien en BD), ses silences, ses pauses passent à la trappe à cause du format - et tout cela se conclue à grands coups d'ellipses maladroites en annonçant une éventuelle suite...