Tokyo Ghoul à jeun
Ne tournons pas autour du pot, Ajin ne cherche même pas à dissimuler ses accointances évidentes avec Tokyo Ghoul : accident initiatique du personnage principal, le principe des goules déporté vers...
le 1 août 2020
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Article d'origine : Vaikarona.eu
Le plot de base est déjà intéressant et suffirait à beaucoup pour se lancer à la lecture du 1er tome. Le résumé rappelle l’intrigue de Tokyo Ghoul avec Kaneki Ken qui doit changer radicalement de vie après être devenu une ghoul. On en est proche et en même temps tellement loin. Cette différence se joue sur la mentalité des personnages et l’atmosphère pesante tout le long de l’histoire, Ajin contient des personnages plus matures, plus violents avec eux-mêmes et une histoire qui ne laisse de place à aucun véritable répit.
L’histoire nous fait éprouver une empathie complexe pour les personnages principaux : il y a de l’humour mais sans que cela n’affecte l’atmosphère froide créée par le récit. Si on s’attache aux personnages c’est davantage parce qu’ils sont tous intéressants et travaillés. Difficile de sympathiser avec ces héros qui décident selon ces circonstances de tuer pour leur survie. Mais par ce travail sur les personnages on obtient quelque chose de très réaliste. Il est ainsi très facile de s’immerger dans l’action et de suivre les aventures de Kei Nagai.
Je vais continuer de faire un parallèle avec Tokyo Ghoul en abordant la vision des différents camps. Dans ce dernier on peut assister aux instants de tous les jours, relations et conflits au sein de la brigade et au sein des groupes de ghouls. Dans Ajin, les romances et petits moments joyeux de chaque groupe sont moins abordés. On nous présente les motivations de chaque groupe et leurs raisons pour y parvenir, les intérêts qu’ils veulent défendre et ce qu’ils sont capables de faire pour respecter leurs idéaux.
Si le héros chercher la tranquillité, les différents groupes de Ajin cherchent une reconnaissance de leur statut avec des méthodes plus ou moins radicales. De l’autre côté on hésite entre l’éradication simple de ce danger, l’étude scientifique de ces monstres (bonjour les labos et les expérimentations) ou la collaboration.
Si dans Tokyo Ghoul on insistera davantage sur l’opposition directe entre bridage et ghouls, Ajin jouera constamment sur ce que peuvent penser les humains « ordinaires », leur manière de voir le phénomène et de réagir face à l’étrange. C’est ce qui nous permet de se retrouver dans le récit vis-à-vis de ces Ajins qui paraissent de plus en plus inhumains.
Quand je compare Tokyo Ghoul & Ajin je ne cherche pas à dénigrer le premier vis-à-vis du second. Ces deux-là tout en abordant des thèmes similaires font un travail complètement différent sur les personnages, l’univers et l’évolution de l’histoire. On aura l’impression que le premier s’adresse à un public plus jeune : Tokyo Ghoul ressemble davantage à une transition du genre shonen au seinen tandis qu’Ajin est est un seinen dès le début.
J’ai un peu oublié les autres personnages mais il y a de très fortes personnalités dans chaque camp. Entre l’ami du héros désigné comme un gars étrange qui ne peut s’empêcher de l’aider, le terrible Satou au regard sinistre qui une maitrise totale de ses pouvoirs d’Ajin et Tosaki capable de tout pour arriver à ses objectifs. N’oublions pas les fantômes noirs ou IBM qui sont ces créatures insolites plus ou moins bien contrôlés par les Ajins et qui restent encore un mystère à la fin du Tome 1.
Niveau dessin le travail est tout aussi formidable. Le trait est clair, ne prête pas à confusion, représente bien l’action et les émotions. Au fil et à mesure du récit le dessin s’améliore, on sent que le dessinateur s’habitue aux différents personnages. D’autre part plus l’histoire avance, plus l’ambiance devient sombre dans le dessin et dans les expressions. A la fin du premier tome vous avez déjà un tout autre Kei Nagai.
Créée
le 16 mars 2017
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