Le Sommet de la SF ?

Que dire sur Akira qui n'a pas déjà été dit ? Scénario aux petits oignons, dessins magnifiques, personnages attachants et humains... Tout y est pour faire de cette oeuvre un grand moment ! D'ailleurs c'est devenu la référence en terme de BD de SF (de BD tout court).

Personnellement, ce qui m'a le plus touché reste le traitement des 3 personnages principaux à savoir Kaneda, Tetsuo et Kay. Ces trois là sont clairement des êtres tout ce qui a de plus humains dans leurs défauts et leurs qualités et ça ! bah ça j'adore ! Autre chose c'est le non-manichéismes de l'histoire, le fait qu'il n'y a pas vraiment de méchants ou de gentils mais plutôt des camps avec des intérêts divergents qui s'opposent sans arrêt et avec des changements entre ces oppositions, ça ancre encore plus le récit dans le réel, ça le rend vrai et c'est très agréable.

Bon maintenant passons à ce qui est vraiment intéressant dans une BD : le dessin et le découpage ! et oui l'action est jouissive, Otomo prend bien son temps pour dessiner les scènes de baston et on en a pour notre argent (j'ai rien payé hé hé), des pages et des pages d'illustrations de combat, certaines fois sans bulle, nous permettant de profiter un maximum de la beauté des dessins. Ce qui accompagne donc ces luttes ultra violentes et urbaines. Clairement on en prend plein les yeux dans ce néo-Tokyo en proie dans un premier à la surpopulation et dans un second temps à la ruine : c'est magnifique !

Le dernier tome qui se termine dans un déluge de visions épileptiques que voit Kaneda nous rappelle la fin de L'Incal de Moebius et Jodorowski, le final d'Akira datant de 1990 et celui de L'Incal de 1988, on peut y voir un hommage ou alors une connexion sensorielle entre ces auteurs... allez savoir ?

Le scénario passe au second plan pour moi devant toutes ces superbes qualités plastiques et de développement de personnages mais on reste tout de même dans une histoire complexe qui mérite de se pencher dessus.

Chef d'oeuvre.