"2019, Néo-Tokyo."

1982,
La Guerre froide.
Les deux plus puissants pays de la planète se livrent une guerre psychologique depuis près de 30 ans pour des raisons que même eux ont complétement oublié, et se menacent mutuellement de s'envoyer des grosses Bertha au moindre problème.
1982,
Le Japon.
Un jeune auteur de mangas inconnu à l'époque nommé Katsuhiro Otomo, conscient de la menace que représenterait cette plausible 3ème Guerre Mondial, et sans doute influencé par le traumatisme Hiroshima-Nagasaki qui aura marqué tout une génération nippone qui transférera ainsi son traumatisme à la génération suivante et créera cette peur maladive des grandes catastrophes chez les japonais - et cette phrase commence à s’éterniser - , décide de prendre ses crayons, et de créer Akira.

Akira ("Lumière", dans la langue de Takeshi), c'est une histoire qui se déroule dans un futur post-apocalyptique, après que, en 1986, la Troisième Guerre mondiale ait éclaté et rasé une bonne partie du globe, notamment Tokyo.
2019,
Néo-Tokyo.
Sur les ruines de la vieille ville, deux amis d'enfance, Kaneda et Tetsuo, s'affrontent.
Le premier n'a que sa moto, son courage et sa bonne étoile, et l'autre possède des pouvoirs si puissants qu'ils lui permettraient de détruire le monde s'il ne les contrôlait pas.
Et croyez moi, ça va être sale.

Ce manga est donc interressant sur de nombreux points, et doit être lu absolument pour tout un tas de raisons.
La plus évidente est bien entendu le divertissement, entre les scènes de course-poursuites, les gun-fight ou tout simplement les scènes de destruction massive d'une démesure titanesque, ce manga vaut clairement le coup juste pour le spectacle qu'il nous offre.

Mais au-délà de ça, Akira est aussi une oeuvre engagée qui pose de vraies questions à son public sur de nombreux domaines, comme la guerre et ses retombées sur la population ou la recherche à but militaire, où l'on detourne les lois de la Nature pour en faire des armes de destruction massive.
Mais le thème le plus évident, c'est la bombe atomique.
Je parlais d'Hiroshima et Nagasaki en introduction, et Akira est très clairement une reminiscence de ces evenements et la periode d'après guerre qui a suivi. Akira, c'est très clairement la personnification de la menace nucléaire qui a déjà ravagé toute une ville, Tetsuo, c'est l'histoire qui risquerait de se répèter.
Otomo livre un message pour l'avenir au reste du monde, en disant clairement "Ne refaites pas les mêmes erreurs que nous", un message qui a dû en toucher plus d'un puisque Akira est le premier vrai manga à avoir percé à l'internationale et à avoir ainsi démocratisé la BD japonaise à travers le monde.
Un succès qui sera sans doute dû autant aux thèmes abordés en période trouble (La Guerre froide, tout ça) qu'au dessin.
Parce que soyons francs, si Akira est devenu si populaire, c'est aussi grâce à son dessin, qui s'éloigne pas mal des canons graphiques du manga pour prendre des aspects plus franco-belges, tout en conservant la fluidité narrative et la mise en scène propre au média.

Akira doit être lu.
Et c'est tout ce que j'ai à dire.