Aldbrando signifie "celui qui s'attache".
Le protagoniste semble donc être l'archétype du anti-héros tenace et fidèle.
Dans un monde auquel il redoutait de se confronter, le jeune homme va donc découvrir la vie, la vraie :
- les rapports homme-femme,
- la tromperie dont ses propres mensonges,
- le rapport entre les épreuves et la génère de la confiance en soi etc.
Tout cela dans un cadre médiéval imaginaire, entre fable philosophique, conte politique et quête initiatique.
L'intrigue conçue par Gipi est finalement assez simple, même si quelques rebondissements (attendus) émailleront le parcours du jeune homme.
Dommage que l'idée initiale (accompagner Aldobrando jusqu'à ses 40 ans) n'ait pas été approfondie.
A noter que le scénariste est à l'origine de :
- La terre des fils : ne vous fiez pas à la couverture. Le scénario de cette BD est puissant et les dessins en noir et blanc sont très expressifs.
- un jeu qui reprend trait pour trait les personnages de la BD : Jeu Bruti
D'ailleurs, à la base, Aldobrando ne devait être qu’une extension du jeu de société.
Le point fort de la BD réside dans les dessins.
Luigi Critone reprend le travail initié par Gipi et réalise des planches magnifiques, que ce soit sur :
- les couleurs qui retraduisent efficacement les ambiances et les émotions,
- les expressions des visages qui évoluent tout au long de l'histoire,
- les décors avec de subtiles perspectives. Parfois détaillés, parfois réduits à l'essentiel pour se focaliser sur l'action.
Bref, le travail du duo honore l'art de la Bande dessinée qui prend ici tout son sens.