Si vous pensiez que les algues étaient juste bonnes pour vos sushis ou vos thalassos, préparez-vous à avaler une pilule bien plus amère avec Algues vertes : L’Histoire interdite. Inès Léraud et Pierre Van Hove nous plongent littéralement dans une marée verte de scandales, de silences gênés et de complicités nauséabondes. Oui, ici, la Bretagne n’a rien d’une carte postale ensoleillée : c’est un terrain miné, où chaque plage pourrait cacher un secret mortel sous ses algues fluo.


L’histoire, tirée d’une enquête journalistique méticuleuse, nous raconte comment des décennies d’agriculture intensive ont transformé des côtes magnifiques en zones toxiques. Les algues vertes, ça commence par un soupçon d’odeur étrange, et ça finit en drame environnemental. Léraud ne se contente pas de pointer du doigt, elle nous balance une avalanche de preuves, de témoignages, et de questions qui dérangent. Bref, si vous comptiez vous baigner tranquille cet été, vous allez peut-être revoir vos projets.


Graphiquement, Pierre Van Hove livre une mise en scène efficace et sans fioritures. Les dessins ne cherchent pas à en mettre plein la vue, mais à servir l’histoire. Tout est clair, précis, et le noir et blanc donne une dimension sobre et percutante à l’enquête. Chaque case semble pesée pour amplifier l’impact du récit, entre moments de tension et révélations coup de poing.


Ce qui rend Algues vertes si puissant, c’est son équilibre parfait entre pédagogie et indignation. Léraud prend le temps de nous expliquer les mécanismes derrière ce désastre écologique – sans jamais sombrer dans le jargon ou l’ennui – tout en mettant en lumière les absurdités et hypocrisies d’un système qui préfère détourner les yeux plutôt que d’agir. Spoiler : les algues vertes, ce n’est pas qu’un problème breton, c’est un miroir grossissant de notre époque.


À mesure que les pages défilent, on oscille entre colère froide et stupéfaction. Et pourtant, l’album ne tombe jamais dans le pathos facile. C’est une œuvre engagée, oui, mais avant tout un appel à ouvrir les yeux, à poser les bonnes questions et, qui sait, peut-être à changer les choses.


En résumé, Algues vertes, c’est un coup de poing graphique et narratif qui prouve que les scandales écologiques ne se limitent pas à des documentaires Netflix. Si vous voulez comprendre pourquoi la marée monte sur nos consciences, c’est le moment de plonger – mais sans masque, pour une fois.

CinephageAiguise
8

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le 23 janv. 2025

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