On efface tout ?

Je dois bien reconnaître que je n’ai jamais été très fan de Deadpool. Très souvent un humour plus que lourd, des jeux de mots pourris et des références ringards (encore plus en version française…) et des intrigues qui ne m’ont jamais fait vibrer. Les choses ont complètement changé lorsque Marvel place Gerry Duggan à la tête du titre lors du gros relaunch Marvel Now. Un personnage qui a gagné en profondeur, plus un simple clown, des intrigues prenantes et marrantes, et une galerie de personnages secondaires exceptionnelle. Shiklah en tête. J’avais donc vraiment hâte de voir ce qu’il allait lui arriver après le Secret Wars de Jonathan Hickman.

Deadpool est agaçant et dangereux. Il sent mauvais, fait peur à voir et il a fait fortune en accomplissant des missions à la moralité plus que douteuse. Malgré cela, le public l’adore ; Exit Spidey : le Mercenaire Disert est la nouvelle vedette de la communauté super-héroïque.
Gerry Duggan et Mike Hawthorne, le duo qui a signé la précédente série de Wade Wilson, reviennent pour nous conter les aventures d’un Deadpool confronté à la célébrité.
(Contient les épisodes de Deadpool (2016) #1 à 5)

Nous sommes huit mois après la fin de Secret Wars et la création de la nouvelle Terre Prime. Deadpool et en Corée et affronte la Renarde Blanche. Mais sous le masque, ce n’est pas Wade Wilson !

En plein cœur de New York, deux Deadpool s’en prennent à des malfrats. Mais toujours pas de Wade Wilson sous le masque. Deux autres Deadpool fête la bar mitzvah d’un enfant. Mais aucun n’est Wade Wilson. Pas plus que celui interrogé par la police et portant un drôle de chapeau !

Mais où est Wade Wilson ? Le véritable Deadpool ? Le Mercenaire Disert est devenu une véritable star ! Membre des Avengers, c’est même lui qui finance et loge l’équipe ! La deadpoolmania est en marche ! Face à un tel succès, Deadpool tient à faire honneur à sa réputation de mercenaire. Il monte une équipe de doublures, des « Deadpool » chargés des basses besognes, les nouveaux Héros à Louer.

Sous le masque on retrouve des seconds couteaux de l’univers Marvel, Solo, Madcap, Stingray, Guignol, Terreur et Foolkiller. On comprend, cependant, assez vite, que ce n’est pas franchement la rigolade au sein de ces doublures. Ils réalisent assez vite, en même temps que le lecteur, qu’ils ne sont littéralement utilisés par Deadpool, qu’il se fiche royalement d’eux ou de ce qui leur arrive, et qu’ils sont très mal payés… quand ils sont payés.

L’équipe a déjà du plomb dans l’aile. Et il n’y a pas que les Héros à Louer qui en ont assez de Wade. C’est également le cas de sa femme, Shiklah ! Sa charmante femme ne voit pas d’un très bon œil cette nouvelle vie, vue qu’elle se retrouve quasiment toujours toute seule. Enfin, sans son mari dirons nous…

Ce sont loin d’être les seuls problèmes pour Wade. S’il est persuadé de vivre sa plus belle vie, on comprend qu’il semble surtout avancer sur une planche glissante, en courant. Parmi c’est Héros à Louer se cache un ennemi particulièrement remonté contre Deadpool, prêt à tout pour détruire l’image et la vie du nouveau héros. Sans oublier son sinistre passé à propos de ses parents qui semble remonter à la surface et et se prépare à lui exploser au visage.

Un premier tome d’une grande richesse une nouvelle fois. Malheureusement, je ne suis pas embarqué. Le côté « grosse réussite » ne fonctionne pas, à mes yeux, avec le personnage. Je ne comprend pas pourquoi Gerry Duggan ne continu pas sur la lignée du dernier tome de la précédente série. Un sentiment de surenchère s’installe. Et puis tout ces nouveaux personnages autour, où sont ceux de l’ancienne série ? Shiklah, Benjamin Franklin et tous les autres ?

Graphiquement, Mike Hawthorne nous propose de belles planches. Ce n’est pas toujours parfait, j’ai parfois du mal avec ses personnages, surtout avec ses visages. Mais c’est plutôt très sympa dans l’ensemble, vivant, avec un excellent rendu sur l’action. Disons qu’il excelle avec ce qui est « sale », le visage de Deadpool, le vrai Madcap, Foolkiller.

Bref, j’ai la méchante impression que Gerry Duggan va faire en sorte d’effacer les huit précédents tomes ? Un nouveau départ qui n’était pas nécessaire à mes yeux. Beaucoup de nouvelles choses, alors que les nouvelles choses mises en place dans la précédente série n’attendaient qu’à être encore approfondies. Je me trompe peut-être, nous verrons par la suite.