Plus le temps passe et plus le passage des X-Men des origines, à notre époque, ressemble un long, et terrible, chemin de croix. Non seulement pour l’équipe, mais surtout pour les lecteurs, et encore plus pour les pauvres scénaristes qui doivent composer avec cette idée assez « bidon ». Un avis qui n’engage que moi, mais depuis leur arrivée à notre époque, ces personnages ne servent strictement à rien. Après un premier tome, où Dennis Hopeless tentait tant bien que mal de jongler avec ces personnages, le second tome était gangrené par les Guerres d’Apocalypse. Un event propre aux X-Men, absolument pas convaincant…
Tandis qu’en plein Miami, le Fauve et Cyclope ouvrent une faille reliant l’Enfer à la Terre, Angel et la nouvelle Wolverine cherchent à se réconcilier. Ces derniers parviendront-ils à remettre leur relation sur pied ? Si Madelyne Pryor et sa horde de créatures diaboliques envahissent la planète, la question n’aura que peu d’importance…
Dennis Hopeless (Doctor Strange) et Mark Bagley (Venom) mettent les jeunes X-Men face à leurs démons, au sens propre comme au figuré.
(Contient les épisodes #12 à 16)
Je vais commencer par les dessins. Je suis un gros fan de Mark Bagley. Je trouve que son travail ici est de très haut niveau, et pourtant, pourtant, je n’arrive pas à m’emballer en les regardant. Un petit « je ne sais quoi » que je ne pourrais pas expliquer. Si je n’ai aucun mal avec ces travaux d’avant Ultimate Spider-Man, pour ceux après, j’ai plus de mal. J’ai l’impression de voir du Ultimate Spider-Man à chaque pages. Et si cela reste très joli, très beau, je trouve que l’on se trouve un cran en-dessus Ultimate Spider-Man. Oui, je suis compliqué. Mais je n’arrive pas à apprécier à sa juste valeur son travail.
Au niveau de l’histoire de Dennis Hopeless, la bonne ambiance du petit groupe d’adolescents a du plomb dans l’aile. Chacun a besoin de s’éloigner des autres, de prendre du temps pour souffler, de s’isoler en quelques sortes. C’est ainsi que l’on se retrouve avec Idie et Evan qui tentent de pousser Bobby à aller contre ses craintes d’aborder un hommes. Oui, il faut bien aller de le sens de cette « incroyable » révélation de Bendis dans son dernier épisode sur les mutants, l’homosexualité de Iceberg. C’est assez navrant de faire autant de battage sur l’orientation sexuelle d’un personnage, comme si Marvel nous disait « Ouah, regardez, on fait aussi dans le LGBT. » Faire cela, juste pour ça, c’est navrant…
Dennis Hopeless continue dans la lignée de Brian M. Bendis, avec cette plongée dans une approche « normale » de ces jeunes super-héros. On quitte le côté riche en action des X-Men pour plonger dans la nièvrerie d’un sitcom d’AB à la Hélène et les Garçons. Oui c’est super les bons dialogues, c’est génial de plonger dans la psyché de nos personnages, mais à un moment je veux aussi lire quelque chose où je ne m’endors pas. Et puis, si on reconnais assez les traits de nos héros dans ces jeunes versions, Bobby ne ressemble en rien à Iceberg… En terme de caractère, j’entends.
De leur côté, Wolverine et Angel tentent de recoller les morceaux. (Voilà encore une phrase que je ne pensais pas utiliser un jour…) Ils réalisent qu’ils ont peut-être plus en commun qu’ils ne pouvaient le penser. En route pour les roucoulades…
Heureusement, heureusement, il reste Cyclope et le Fauve. Alors que l’un est bloqué avec son plâtre dans le camping-car upgradé du Fauve, tandis que ce dernier s’enferme dans son labo, continuant désespérément de renvoyer tout ce petit monde dans le passé. Ayant croisé le Docteur Strange il y a peu, et ayant réussi à remonter le temps grâce au masque d’Horus, il décide d’approfondir cette voie.
Malheureusement, ce nouvel essai va avoir des répercussions effroyables, destructrices et qui vont encore accroître le fossé entre tout ce petit monde.
Soyons franc, cette intrigue n’est pas fantastique. La faute à un côté sitcom assumé qui me gonfle et ne m’intéresse pas, et des intrigues trop rapides qui donnent l’impression de juste vouloir faire dans le buzz pour tenter de rentre ces personnages soporifiques intéressants.
Bref, plus qu’un tome, puis plus qu’une série et il en sera terminé de cette drôle d’idée. Puis franchement, quand on a rien à raconter, autant s’abstenir que d’écrire du vent sans grand intérêt.