Avec ce tome 7 de Blacksad, Canales et Guarnido nous livrent la seconde partie de leur dernière histoire, Alors, tout tombe.
Si la première partie augurait du meilleur, celle-ci comble nos attentes. Servie par un dessin toujours aussi exceptionnel, l'intrigue se révèle captivante et pleine de rebondissements haletants.
Quel régal de contempler ces planches de toute beauté, où la lumière octroie un supplément d'âme à ce récit policier tendu ! Les cadrages sont parfaitement réussis tandis que les scènes d'action sont d'une efficacité redoutable. On ressent dans l'estomac le punch du chat noir énervé ! Les scènes urbaines sont saisissantes de réalisme tandis que certaines planches en noir et blanc nous guident dans des scènes passées avec une fluidité imparable. En dépit de la difficulté de représenter des animaux anthropomorphiques, l'illustrateur parvient une fois encore à figurer des émotions humaines avec un brio dont je ne me lasse pas.
Mais le talent graphique époustouflant de Juanjo Guarnido s'accompagne d'un scénario de haute volée.
Juan Diaz Canales nous offre une histoire haletante, où la corruption, le chantage, les menaces mais aussi l'espoir et la justice se côtoient en permanence. Rien n'est blanc ou noir, juste gris... et bien triste. Ce polar sombre avec ses zones d'ombre et de lumière sert de décor à une pièce de théâtre humaine où la vengeance tient une place de choix. Franchir le pont se fait aux risques et périls de celui qui emprunte son chemin vertigineux.