Quel plaisir de voir John Blacksad revenir dans les rayons de librairie ! Cela fait huit ans qu’est paru le dernier opus de ses aventures *Amarillo*. Je commençais à faire mon deuil de voir Juan Diaz Canales et Juanjo Guardino ajouter un nouveau tome à cette splendide série. Ce sixième acte s’intitule *Alors, tout tombe – Première partie*. Alors que les albums précédents contaient une histoire indépendante, cette dernière parution s’inscrit dans un diptyque. Voilà une démarche intéressante qui peut densifier la narration quand on connait le talent des deux auteurs.
Le premier plaisir est de se retrouver à nouveau immerger dans l’ambiance foisonnante d’une grande ville américaine. Le scénario arrive à nous faire naviguer à la fois dans les hautes sphères et dans les bas-fonds de la société. Les interactions et les liens entre ces deux mondes sont retranscrits comme jamais. C’est une vraie maestria de traiter avec le même talent les plus grands notables décideurs new-yorkais et les ouvriers qui travaillent dans l’ombre des sous-sols du métro. Cela participe activement à l’atmosphère sensorielle très forte qui accompagne la lecture.
La trame narrative offre une galerie particulièrement riche de personnages. Leur grande diversité de profils offre une densité scénaristique envoutante. L’histoire est complexe et semble posséder plusieurs ficelles à démêler. Chaque nouvelle rencontre ou nouvelle découverte de Blacksad fait évoluer les enjeux soit par leur ampleur soit par leur direction. Le suspense ne cesse de croître et l’attrait pour le devenir des uns et des autres est de plus en plus intrigant. Le sentiment de ne jamais cesser de descendre dans les méandres de la société est évidemment sublimé par le trait de Juanjo Guardino.
Les illustrations sont toujours aussi splendides. Chaque case est un bijou artistique. Le souci du détail, la qualité des couleurs, la précision du trait… Tout est parfait. Le simple fait de feuilleter l’ouvrage est un bonheur intense qui justifie son achat. Les dessins offrent à la narration le cadre qu’elle mérite. Juanjo Guardino confirme qu’il est un de des génies de la bande dessinée de ces vingt dernières années.
L’intrigue utilise, comme d’habitude, les codes du polar. La toile scénaristique suit plusieurs chemins qui à n’en pas douter vont s’entremêler. Le risque du diptyque est de diluer les événements. Juan Diaz Canales ne tombe pas dans ce piège, loin s’en faut ! L’histoire ne possède aucun temps mort. Chaque scène, chaque discussion enrichisse la lecture et génère un très joli album.
Pour conclure, cet album est à la hauteur des attentes générées. Ce n’est pas la moindre des éloges ! Le talent des auteurs est toujours aussi grand et leur collaboration fait à nouveau naitre une histoire passionnante. Ne passez pas à côté, il serait dommage de se priver d’un tel bonheur de lecture…
Eric17
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le 3 nov. 2021

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