Anaïs Nin, sur la mer des mensonges - Léonie Bischoff
Les illustrations, les couleurs nous font voyager dans les sillages d'une vision du sexe, entre envie, désir et agression sexuelle, à mon sens, avec le recul.
La bd n'en parlera jamais mais il me semble qu'il faille en parler. Son père, son psy, son ami écrivain, sa femme, un autre écrivain, son mari, son cousin.... J'ai été à certains moments mal à l'aise, notamment concernant l'inceste. Femme d'un banquier d'un côté, expériences sensuelles de l'autre, sa personnalité est très singulière pour l'époque, qu'un siècle pourtant, et représente une figure du polyamour à mon sens. Il n'y a pas que la sensualité qui œuvre dans sa vie, l'amour de plusieurs personnes nourrit son art, sa plume et remplit son existence sans lesquelles elle ne se verrait vivre.
......... ......... ........ ........ ......... ........
Anaïs Nin, née en 1903 écrit des journaux intimes qui vont la rendre célèbre et qu'elle tiendra jusqu'à sa mort. C'est un besoin irrépressible pour la jeune femme d'écrire, une forme d'addiction. Addiction probablement due au départ incestueux de son père. Cette violence exercée sur elle va en quelque sorte s'abattre sur les autres et faire advenir en elle un besoin de transgression. Elle écrit également des récits érotiques dont l'un des plus connus est " Vénus érotica" en 1977 oublié après sa mort. Elle fait partie des premières femmes à oser écrire des romans érotiques.
Elle est bisexuelle, ce qui a l'époque est vu comme un scandale. Il lui est peut être plus facile d'exprimer ses sentiments car des femmes comme Edna St. Vincent Millay ont opté pour un style de vie jugé non conventionnel en cultivant des histoires d'amour. Sa romance la plus importante est sans doute celle avec Henry Miller qui a 12 ans d'écart avec elle. On peut retrouver 20 ans de correspondance dans " Correspondance passionnée" publié en 1987.