Crier au chef d'oeuvre dès le premier volume serait surement prématuré, mais j'ai très très envie de le faire , tant Après la pluie m'a charmée d'une façon très particulière, me laissant une très forte impression. Est-ce parce que j'aime beaucoup moi-même l'ambiance que procure une journée pluvieuse ? J'ai eu l'impression de la retrouver ici, partiellement, tout en douceur, mais avec des rayons de soleil traversant les nuages. Après la pluie n'est pas une oeuvre morne ou ennuyeuse, bien au contraire. C'est un titre doux, paisible, ponctué de petites touches qui font notre bonheur quotidien, des petits riens qui font toute la beauté de la vie. C'est l'histoire, peu commune, d'une jolie lycéenne très amoureuse de son patron, d'une trentaine d'années son aîné.
On était en droit d'être accompagnés de quelques craintes en ouvrant le premier volume, mais elles sont vite balayées. Tout y est très doux, très beau. A travers les yeux de Akira, on s'attache à cet homme de 45 ans qui semble n'avoir vraiment rien pour lui. J'ai beaucoup aimé le parti-pris du mangaka dans la construction de son héroïne. Très observatrice (on s'amuse de toutes les petites choses qu'elle remarque à propos de son patron), silencieuse et discrète, la lycéenne est belle et secrète. Elle cache des blessures, mais se montre en revanche très directe quant à ses sentiments. Cela donne lieu à des scènes vraiment marquantes visuellement : la fin du volume m'aura fait rater un battement de coeur ! De l'autre côté, Kundo est un personnage attachant. Il a bien compris l'intérêt que lui porte son employé, mais fait semblant de ne rien voir. D'un autre côté, il ne peut s'empêcher d'être nostalgique face à cette jeunesse perdue. Mais, encore une fois, rien de malsain, leur relation a surtout un petit quelque chose de poétique, comique, joli. Les personnages les entourant renforcent le côté humoristique et la légèreté du titre.
Visuellement, c'est encore une fois éblouissant. Sans être marginal, le trait du mangaka dévie régulièrement vers des "essais" plus artistiques. Ces plans renforcent l'aspect "contemplatif" du manga, en segmentant des mouvements sur plusieurs cases, par exemple. C'est quelque chose que j'aime beaucoup de manière générale, alors je suis contente quand je lis ce manga, c'est beau, c'est reposant, j'en ai plein les mirettes.
Après la pluie, c'est surtout une ambiance, quelque chose d'un peu personnel. C'est difficile d'en faire une critique objective, parce que ça m'a tout l'air d'être une série qui se ressent plus qu'elle ne se lit. Pour ma part, je suis totalement conquise. Si la suite est du même acabit, nous avons peut-être trouvé le plus joli démarrage de 2017.