Arctic-Nation - Blacksad, tome 2 par Hard_Cover
Dans les années 50, les Etats-Unis étaient la proie d'un racisme extrêmement fort. Le Ku Klux Klan était extrêmement actif et ses membres châtiaient sévèrement les représentants de la population afro-américaine assez imprudents pour les indisposer. En somme, pour vivre comme les blancs.
C'est ce lourd passif que Diaz Canales et Guarnido abordent dans ce second tome de Blacksad. Le matou détective doit retrouver une petite fille noire disparue dans la gentille bourgade de The Line. Enfin, gentille, c'est beaucoup dire. La récession économique que subie la ville suite à la fermeture de l'usine d'armement, après la guerre, attise les tensions. Les pendaisons de noirs y sont monnaie courante et les représentants de la nation arctique crient haut et fort leur haine de la « race inférieure ».
Blacksad aura fort à faire avec ces derniers, d'autant que son pelage noir le place immédiatement dans le camp de leurs ennemis. Mais rien ne découragera le détective de sauver la fillette. C'est même une motivation supplémentaire que de mettre la pagaille chez les animaux dont la blancheur de peau/poils n'a rien à voir avec celle de leurs âmes.
Avec Quelque part entre les ombres, Juan Diaz Canales et Juanjo Guarnido avaient frappé très fort. Le premier tome de Blacksad était un chef-d'œuvre. Arctic-nation reste au même niveau de qualité.
Les dessins de Guarnido sont toujours aussi magnifiques. La mise en couleur, la mise en page sont excellentes. Les choix des espèces animales sont parfaits. Dans ce second tome de la série, le dessinateur nous offre un large panel d'espèces aux pelages immaculés pour incarner les habitants « de souche » de The Line : ours polaire, renards arctiques et autres tigres blancs... La population noire est constituée, pour sa part d'espèces à peaux, plumes ou fourrures sombres : corbeaux, taureaux et chevaux noirs, et cetera.
Le scénario, sans être d'une grande originalité, tient le lecteur en haleine et ne lui offre toutes les explications qu'à la toute fin de l'album. C'est une bonne histoire qui met en relief des aspects sombres de l'Amérique des années 50 (qui subsistent encore aujourd'hui plus ou moins). Une histoire pas très reluisante, qui ne montre pas les meilleurs côtés de l'homme.
C'est du polar, voilà tout !