Nous voilà donc fans de "Blacksad", surtout, avouons-le, pour le dessin de Guarnido, puissant, inventif, réussissant à construire à partir des codes disneyens de la représentation animale une peinture fascinante de l'humanité.
Ce deuxième tome, même passé le choc de la découverte, est sans doute meilleur que le premier, parce que le scénario est plus dur et plus dense : s'il reste éminement cinématographique (on a affaire, comme chez un Hermann par exemple, à une véritable mise en scène du récit), il est par contre moins nourri des clichés du film noir. Au contraire, traitant frontalement de la haine raciale et de la pédophilie, il atteint, grâce au jeu subtil sur les couleurs de pelages des personnages, à une étonnante modernité.
[Critique écrite en 2004]