Un peu de culture générale
Ma grand-mère, grande généticienne empirique, m’expliqua un jour qu’un chat tricolore, dit aussi écaille-de-tortue, ou calico, était nécessairement une chatte. Si j’en crois une encyclopédie en ligne, elle avait raison à 99,96 %. C’était le premier point « culture générale » de cette critique. Quel rapport avec le deuxième épisode de "Blacksad" ?
La couleur y importe, et prime même pour la « Nation » qui donne son titre à l’épisode et évoque, au choix, le K.K.K., le N.S.D.A.P. et d’autres organisations qui n’aimeraient pas qu’on les assimile aux chemises noires. En face, pas plus recommandables, on trouve des avatars des Black Panthers. Mais l’album ne s’intitule pas "Anthracite-Nation". Notre héros ailuromophe — prenez « ailuromorphe » dans la gueule, cuistres ! —, en tant que poil-mêlé et que détective privé, mènera son enquête en solitaire, avec ses acolytes désormais habituels. Comme de juste, il triomphera du dragon et délivrera la princesse.
Le manque de finesse est le point faible du scénario, qui reste le point faible de "Blacksad" mais est toujours compensé par un univers visuel à la créativité, à la cohérence et au style remarquables : ainsi les gentils sont-ils très gentils, et le méchant en chef très méchant. Logiquement, c’est un ours. « Logiquement », car le mot "arctique" vient du grec "arctos", signifiant « ours », ce qui s’explique par le fait que les constellations septentrionales de la Grande et de la Petite Ourses indiquent le pôle nord céleste. C’était le second point « culture générale » de cette critique.