Après 5 tomes parus en 2015, nous voilà repartis pour une nouvelle année en compagnie de Area 51 ! Et c'est plus qu'une bonne nouvelle.
Le dernier tome nous plongeait dans la 2ème saison du manga. Ce sixième volume, à la couverture magnifique (condensé de ce qui nous attend), nous emmène un peu plus loin dans le délire et permet, encore une fois, d'apprécier l'imagination foisonnante de Masato Hisa, avec un style graphique toujours au top. Si bien que l'on peut sans peine préférer le noir et blanc à la page couleur du début du tome.
Le volume comporte deux intrigues, la seconde étant toujours en cours de résolution :
- Première intrigue : incursion du côté des divinités chinoises où McCoy et son assistant se lancent sur la piste d'un zombie qui a tué pas mal de monde... Humour (McCoy parvient à retrouver sa trace grâce à la marque que son visage a laissé dans un mur, après qu'Achille l'ait éclaté dessus), références multiples et happy end (enfin pas pour tous les morts) au programme.
- Seconde intrigue plus corsée, qui permet de réactiver pas mal de personnages et de points des tomes précédents. McCoy n'a pas que des fans : Odin - qui ne fait pas que boire - désire que ses Valkyries attrapent la détective pour lui prendre l'épée de Kusanagi. Amaterasu veille sur McCoy mais un événement naturel va poser problème... et McCoy va finir par être capturée (séance de bondage au programme, j'y reviendrai). Vous greffez un sinistre personnage déjà entr'aperçu, une bonne pincée de références à la mythologie nordique et il ne vous reste plus qu'à savourer.
Cette dernière histoire permet, à nouveau, de voir à quel point l'univers de la série est cohérent, pensé. Il permet de mettre en lumière le Prince, assez effacé jusque-là et qui doit faire face à ses limites tout en interrogeant sa manière de penser. Il voulait être le bouclier de McCoy mais Pike, le Tsukumo de McCoy va avoir ces mots marquants pour le Prince : "un homme doit être une épée brandie pour la femme qu'il a juré de servir. Ton histoire de bouclier, c'est une belle connerie. C'est le genre de truc qu'une femme, déesse ou pas, peut pas piger."
Les petites manigances d'Odin permettent aussi de voir que l'équilibre dans l'Area 51 est bien précaire. Il suffit d'une étincelle au Conseil des Dix Dieux pour qu'un embrasement généralisé guette. Et là l'armée américaine ne pourra pas faire grand-chose. Il y a donc péril en la demeure mais les dernières planches - dont la dernière est badass à souhait - , permettent d'espérer un dénouement heureux.
En bonus se trouve une histoire courte qui célèbre les 10 ans de carrière de Masato Hisa. On apprend que, pour devenir mangaka professionnel, M. Hisa a passé un pacte avec un démon : il doit dessiner dans chaque histoire une scène de bondage. Voilà qui éclaire bien des passages de ses séries... Se trouve aussi évoquée la fin pas top de Jabberwocky et l'arrivée du mangaka chez un autre éditeur. Le ton mêle humour et de sérieux (on sent que M. Hisa n'a pas trop apprécié ce qui lui est arrivé au sein du Magazine Z, qui prépubliait Jabber').
Area 51 continue donc à assaisonner les mythes, légendes urbaines... à sa sauce. C'est toujours aussi digeste, plaisant et attractif, même s'il faut débourser un peu plus. Puisse la série conserver jusqu'à la fin ce rythme, cet effet de surprise constamment renouvelé.