Area 51, tome 7
8.4
Area 51, tome 7

Manga de Masato Hisa (2013)

Elle aimait la mort, il aimait la vie...

(Oui, je détourne Shakespeare pour ce tome.)


Mon seul regret, à la fin, c’est l’absence de quelques histoires courtes de Masato Hisa. Et encore je chipote : les festins de l’hécatocéphale répondent présents et il y a de quoi délirer (mon propos préféré pour cette session : « C’était moins une, dites donc. Il a commencé à digérer le gazon. ») mais également apprendre (cf. les petits encadrés). En même temps, vu le contenu des chapitres 25 à 29, cette absence n’est pas si grave car terminer avec quelques cases humoristiques aurait peut-être « cassé le délire ».


Ce tome, à l’instar du 4, n’est pas aussi drôle que les précédents. Certes on conserve une bonne dose de fun et de délire : de Ômononushi II au rayon specium de Amaterasu, en passant par un sniper allemand (avec les expressions qui vont avec) et Odin avec une armure mécha (je ne m’en suis pas encore remis) notre dose est administrée comme il se doit.


Mais il y a une autre tonalité, plus sombre, liée, un peu, à la Guerre des Dieux orchestrée par le Serpent originel et, surtout, à ce qui se passe entre ce dernier, McCoy et le Prince. La baston entre divinités bat son plein mais elle reste finalement secondaire dans le traitement des chapitres. L’arrivée de Zeus remet un peu d’ordre et conduit à se concentrer sur son combat avec Odin. Ce qui se passe par ailleurs entre les autres divinités versus Dieux serpents et valkyries ressort du fait divers dans l’Area 51.


Pendant ce temps, le Prince et Pike poursuivent leur parcours du combattant pour parvenir jusqu’à McCoy et la sauver. Je ne partirai pas dans des divagations concernant un quelconque substitut phallique ou l’implantation du désespoir, pas plus que je ne spoilerai la fin (ni le teaser du tome 8, et pourtant…). Je me limiterai à une phrase : le Prince gagne ses titres de noblesse, lui que l’on avait pu trouver un peu emprunté, en-deçà auparavant là il est parfait.


Finalement, deux grandes directions scandent ce volume :



  • Côté combat, l’affrontement Zeus-Odin répond à celui entre McCoy et le Serpent, avec pas mal de parallèles ;

  • Idem du côté du passé : celui du Serpent est central (et en lisant ses propos, j’y ai trouvé un écho assez troublant avec quelques actualités), qui permet d’attraper, au passage, des morceaux pour reconstituer celui de McCoy qui continue à se dévoiler un peu plus.


Il me semble que c’est en refermant ce tome que la couverture prend tout son sens et apparaît si belle. Jusque-là c’était le tome 5 qui siégeait en première place mais cela pourrait changer. Cette couverture me fait penser à ces (vieilles) photos de famille que l’on trouve dans des albums ou sur un meuble. Il me semble que c’est la première couverture où la scène de face se retrouve au dos et « replacée dans son contexte ».


Au-delà de ces considérations, ce nouveau tome continue à alimenter la série de Masato Hisa, toujours aussi plaisante à voir (merci l’auteur), à manipuler (merci pour l’édition) et à lire (merci aux traducteurs). Avec les tomes 8 (la « baltringue » aperçue à la fin du tome 6 reviendra-t-elle alors ?) et 9 à venir en 2016, cette seconde année d’Area 51 en France commence très bien. Avec un trémolo dans la voix mais ça c’est une autre histoire.

Anvil
9
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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Manga/manhua... lus en 2016, Les meilleures BD de 2016 et Ces volumes qui dégomment la tête

Créée

le 3 mai 2016

Critique lue 165 fois

Anvil

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