Cadeau empoisonné

Ce comics me fut offert tout forme de blague par des amis qui savaient que même si c'était loin de ce que je pouvais vouloir lire, en tant que fan de comics, je ne saurai résister à la tentation. Précisons tout de même que je n'ai jamais regardé un seul épisode de la série. Autant dire qu'en terme de public ciblé, on est loin ...

Il m'a donc fallu que je m'impose ce comics de 240 pages (soit un petit ensemble réel) pour quelque chose qui, très clairement, souffre d'un problème entre mes mains. La série Green Arrow en question est une suite de très courts chapitres (une dizaine de pages) reprenant des éléments complémentaires voir anecdotiques sur les personnages de la série télé. Le tout est découpé de manière à faire référence explicitement à la timeline de la série, prévenant que tel chapitre a lieu au moment de l'épisode 1, 2, 5 ou 8 de la saison 1. Forcément l'idée est bonne dans le découpage et j'apprécie. Mais parler de "compléments" pour une série que je n'ai jamais vue me rend la tâche plus difficile et, bien évidemment, avant même de parler des réelles qualités (ou pas) du comics, il faut souligner que je ne suis pas du tout le public ciblé, n'ayant jamais rien vu un épisode de Arrow.

En terme de contenu, on a un réel défaut dans l'écriture déjà : en effet, c'est anecdotique, jamais profond et jamais relié. On ne suit donc que des très courtes histoires, sans lien entre elles, donnant un côté "best-of sans intérêt" pour ce tome qui clairement a été pensé après la série et non en même temps. De ce fait, on a le sentiment que ne pas lire ce tome ne doit rien changer au visionnage et, ainsi, ce comics reste superficiel et sans profondeur.
Quelques histoires restent relativement bien écrites (celles sur Huntress au hasard) mais ça demeure de l'anecdote.
Je me permets de penser qu'un spectateur d'Arrow pouvait acheter les singles au fur et à mesure des sorties pour obtenir ainsi une sorte de mini-épisode en plus en attendant la diffusion régulière sur petit écran. Mais le tome relié perd totalement cet avantage et ne propose, in fine, rien d'intéressant ni de réellement intelligent.

Le changement régulier des artistes se fait d'ailleurs sentir. On voit qu'Arrow est vraiment une occasion pour entraîner des jeunes artistes pour DC. A ce titre la partie visuelle est particulièrement loupée. Plusieurs dessinateurs ayant un trait très faux, sans dynamisme, rappelant certaines oeuvres sombres de DC et Image mais de manière plus fragile, plus bloquée. Dans l'ensemble c'est donc visuellement très faible, même parfois laid et ça respire le projet auquel DC ne croyait pas du tout. Le but était vraiment de se faire de l'argent ici.

En bref, on est face à ce que DC sait malheureusement bien faire : des séries courtes, pour un public très ciblé, sachant que cela vendra grâce au poids des adaptations et sans regard sur l'intérêt réel du produit ni sur quoique ce soit d'artistique. L'ensemble parvient cependant à garder un rythme maîtrisé et plusieurs histoires sont assez intéressante pour qu'on ne jette jamais le bouquin mais qu'on se prenne à avoir un brin de plaisir dans la lecture.