Un début de série prometteur, servi par un dessin très travaillé. Les décors sont particulièrement soignés, et nous plongent bien dans l’atmosphère florentine de la Renaissance (avec une mention spéciale pour les scènes de marchés, très vivantes). Le personnage d’Arte, même s’il possède quelques travers des héroïnes de manga (un peu nunuche quoi !) est attachant par sa ténacité à lutter contre le destin que tout le monde veut lui tracer. Léo, le peintre taciturne qui accepte de prendre Arte en apprentissage, est aussi un peu archétypal dans son rôle d’artiste sombre et torturé. Mais on pressent que ces deux personnages peuvent évoluer de manière intéressante. Et surtout, ce manga prend soin de nous faire partager de nombreux détails de la vie italienne à la Renaissance et du monde des arts à cette époque. On y évoque la place des courtisanes, les débuts des dissections malgré les interdits de l’Église, la manière dont l’artiste fabrique ses peintures, les liens qui unissent le peintre et son commanditaire… Si l’on ajoute à cela un discours résolument féministe et une héroïne bien décidée à ne pas se laisser limiter par sa condition de femme, on obtient un premier tome pêchu, agréable à lire et qui permet, outre de passer un bon moment, de réfléchir et d’apprendre des choses. Une série à suivre donc, et qui ne compte pour l’instant que 4 volumes au Japon (mais est toujours en cours de publication).