Fausses Promesses
Le rythme et le succès de Walking Dead laissent à Robert Kirkman le loisir de s’investir dans des projets plus traditionnels et le scénariste en vue en profite ainsi pour développer, dans l’ombre des...
le 29 déc. 2016
Comics de Benito Cereno, Robert Kirkman, Ransom Getty et Kris Anka (2012)
Le rythme et le succès de Walking Dead laissent à Robert Kirkman le loisir de s’investir dans des projets plus traditionnels et le scénariste en vue en profite ainsi pour développer, dans l’ombre des mythiques Marvel ou DC, son propre univers de super-héros musclés. Lancé notamment avec Invincible, puis Brit, l’auteur a ainsi développé quelques personnages dans ces séries, aujourd’hui pour la plupart rassemblés au sein d’une nouvelle équipe, Avengers style : Les Gardiens du Globe.
Yeah ! Connaissant le bonhomme, ça promet !
Aux quatre coins de la planète, Assiégés suit le recrutement de nouveaux membres pour renforcer cette équipe et l’implanter sur toute la surface du globe. Voyages donc pour aller à la rencontre de super-héros d’origines diverses, aux pouvoirs assez classiques, et nous les présenter en situation à travers une ou deux missions tests, attaques de faible envergure encore, qui nous dévoilent doucement le revers de la médaille : une équipe de super-vilains nait dans l’ombre d’un grand méchant au masque sans visage – inspiration Star Wars, espèce d’hybride entre Darth Vader, Kylo Ren et Magneto. Si le plaisir d’accompagner de nouveaux personnages dans un comics énergique et prometteur nous tient le temps de la lecture, il y a malgré tout quelque chose qui manque… Le scénariste, si juste dans les relations humaines tout au long de Walking Dead, joue ici
la lecture s’en trouve fort allégée, le plaisir bien appauvri. Il y a une réelle déception à survoler ainsi le récit quand on connait le talent de l'auteur à explorer les interactions humaines dans toutes leurs complexités jusque dans leurs plus profondes noirceurs. L’on se prend alors à considérer Les Gardiens du Globe comme un titre à rajouter à son catalogue plus que comme une œuvre pensée. L’utilisation de Stonehenge comme clef du récit devient même anecdotique, folklorique presque, quand elle aurait pu apporter plus de relief et de profondeur à l’intrigue.
Côté dessin, le travail de Ransom Getty, sans être novateur, est plutôt agréable. Ainsi deux chapitres s’inscrivent dans l’esprit comics contemporain : lisses et colorés, avant que le dessinateur change imperceptiblement de style, avec un trait plus grossier et plus accrocheur, des portraits plus proches de la caricature et donc de la caractérisation. Quelque chose de subtil mais qui donne plus de corps aux personnages. Un temps. Changement d’artiste pour le dernier chapitre, Kris Anka fait le lien presque invisible avec le travail de son prédécesseur si ne sont ces plans larges, moins travaillés, moins détaillés. Moins incisifs.
Il y a tout de même de beaux moments, comme cette double page de destruction de Paris : de l’Arc de Triomphe à la Tour Eiffel, en passant par le Louvre et Notre-Dame. Une des (trop) rares séquences où le décor est aussi travaillé que les personnages.
Malgré la joie et l’enchantement de la découverte d’un nouvel univers de super-héros, malgré l’envie de se laisser porter par le travail de Robert Kirkman, le lecteur ne peut être que déçu de ce scénario simpliste, attendu et délié, découpé de trop d’ellipses pour creuser et s’accrocher aux personnages, dommage. Sans compter que, si le dessin de Ransom Getty séduit au cœur de l’ouvrage, l’ensemble est trop lisse, accordant peu d’espace aux décors. N’emballe pas malgré quelques jolies pages et de très beaux portraits disséminés çà et là, comme la première apparition de Yéti.
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Créée
le 29 déc. 2016
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