Voilà un titre qui, lorsqu’il a été annoncé par Delcourt, m’a terriblement tenté. Il faut dire que l’histoire semble prometteuse, une belle secrétaire particulière, jupe, tailleur et talons hauts, dansant avec son sabre ou ses armes à feu sous une pluie de sang en tant qu’exécutrice, voilà un mélange détonnant et qui peut être des plus intéressants. Malheureusement…
Dans les milieux financiers, les grands PDGs doivent toujours avoir une longueur d’avance. C’est là qu’intervient l’assistante exécutrice. Secrétaire, garde du corps et assassin, elle se révèle impitoyablement efficace pour défendre les intérêts de son maître. Mais lorsqu’Iris découvre la véritable nature de son employeur – vicieux et sournois au plus haut point -, sa carrière prend un virage radical. Entraînée à devenir « assistante exécutrice », Iris est confrontée au plus grand des dilemmes. Jusqu’où peut aller sa loyauté ?
Iris est l’assistante et exécutrice la plus douée de sa génération. Comme tant d’autres petites filles orphelines chinoises, elle est élevée dans une école bien spéciale, une école où elles sont formatées, conditionnées pour se battre et assister sans limite pour leurs futurs employés. Secrétaires, gardes du corps, tueuses et soumises, elles se doivent à obéir sans réfléchir, allant même jusqu’à partager le lit de l’employeur si c’est le désir de ce dernier, et là aussi, pas question de décevoir !
Iris est donc l’assistante et exécutrice d’un très riche et très important PDG chinois. Homme d’affaire qui n’hésite absolument pas à faire appel à toutes les facettes que propose Iris, toutes sans exception. Surtout qu’en plus d’être terriblement dangereuse, Iris et diaboliquement belle !
Son employeur, monsieur Ching, n’hésite pas en cas de difficulté dans les négociations de contrats, à envoyer Iris pour finir de convaincre les futurs partenaires à signer les accords. Il n’hésite pas non plus à la pousser dans les bras, ou le lit d’un autre homme pour avoir des informations le concernant. Iris s’exécute toujours et réussit toujours ses missions.
Mais Iris est une jeune femme très intelligente, et elle se pose toujours plus de question sur ses agissements, sur le fait que l’école qui l’a formé, son école, est peut-être dans le faux, ajoutons à cela la naissance de sentiments forts et vrais pour un homme dont elle s’est rapprochée en mission, pour la faire davantage réfléchir sur sa condition. Puis une nouvelle mission arrive, si monsieur Ching a un conseil d’administration tout ce qu’il y a de plus normal, il a en a également un autre plus borderline dirons-nous. Et ces derniers deviennent trop gourmands pour monsieur Ching. Parmi les trois hommes à abattre, se trouve l’homme qui a formé Iris, son père comme elle le nomme. Ses questions et ses réflexions vont se faire dès lors encore plus pressantes.
C’est à ce moment là que monsieur Ching fait l’impensable vis-à-vis d’Iris, il scie en gros la branche de l’arbre sur laquelle il est assit et permet à Iris de faire le bon choix et de tirer un trait sur son passé qui au final la dégoutte. L’esclave va devenir fauve, mais cette décision, l’a prend elle vraiment toute seule ?
L’histoire est intéressante, certes, mais on a l’impression de suivre une série de petites histoires les unes après les autres. Le changement de situation et de psychologie d’Iris se fait trop vite. Le temps que l’on comprenne sa mentalité d’assistante exécutrice et bam elle change du tout au tout. Il aurait fallut la voir un peu plus longtemps dans son rôle de base. De même son histoire de vengeance est trop brutale, trop intense par rapport à son histoire dont on a quasiment rien vue en fait.
Peu de personnages de vraiment travaillé, hormis Iris, et une trame de fond trop superficielle pour vraiment lier tout ça.
Rajoutons des dessins très jolis lorsque qu’Iris est statique, en secrétaire (et encore pas toujours…), mais qui deviennent juste affreux durant les scènes d’action. Ne le cachons pas, avec un tel thème, on recherche dans les dessins le côté glamour et sensuel. On sent qu’Eduardo Francisco cherche à apporter ce côté-là avec une Iris dans de belles robes ou en jupes courtes durant ses combats, mais c’est complètement foiré avec une Iris presque difforme et des ombres omniprésentes et écrasantes tout le côté sexy d’Iris. Assez rageant d’avoir ce genre de dessins lorsqu’on voit les couvertures et le design des personnages sont signés Joe Benitez !
Bref, Assistante et Exécutrice est une réelle déception. Une histoire riche en action et en combat, mais avec un développement d’Iris, personnage terriblement fascinant, trop rapide et mal construit. Des dessins vraiment foirés, hormis quelques cases où Iris est juste magnifique, les visages sont trop souvent simplets et mal foutus.
Cependant le cliff final à le mérite de piquer ma curiosité, je tenterais peut-être un second tome, si éventuellement il sort chez nous.