Pour ce septième album des Bidochon, Binet va vers quelque chose de beaucoup plus intimes, puisqu'il décide de parler du monde hospitalier. On sent, dès le début, que Binet déteste cet univers. Semble-t-il qu'il aurait perdu un de ces proches, et que l'annonce du décès aurait été d'une élégance qui ferait Caligula pour un homme des plus raffinés. Binet règle dès ce moment là ses comptes en mettant en scène notre couple de français moyens préféré.


Robert, suite à des douleurs, découvre qu'il a un risque d'infarctus. Sans nulle agitation, il est donc envoyé à l'hôpital. Ce tome écorche violemment le monde hospitalier, les médecins qui se fichent des patients et ne voient que des maladies, les standardistes qui passent leurs journées à se raconter leurs vies, les visiteurs qui préfèrent parler d'eux-même plutôt que se préoccuper des malades, les cuisiniers qui n'ont pas les moyens de servir des repas dignes d'intérêts.
Il semble que finalement, les seules qui en ressortent presque bien soient les infirmières, donc Binet ne parle pas tant que ça.


Evidemment, il s'amuse de la médiocrité de Robert et Raymonde, mais avec une sorte de tendresse, ne rigolant pas de leurs craintes et les comprenant. On sent, d'autant plus grâce à ça, à quel point cet album est à charge. Binet ne s'en prend, qu'à peine, au français moyen, dans ce tome. C'est assez étonnant de voir cette douceur envers les Bidochon.


L'humour, de son côté, est au rendez-vous, même si le côté vendetta calme un peu les rires, ce qui est relativement regrettable. Il faut dire surtout que c'est vraiment le minimum qu'on peut demander, car vraiment, je trouve que ça manque, parfois, de développement dans l'humour.


Pour le dessin, si Binet reste bon, je ne sais pas ce qui s'est passé avec les aplats. Sont-ils censés être des ombrages ? En tout cas, la BD est remplie de sortes de "taches" qui gâchent le dessin, ne respecte pas les lignes, les limites et rend la lecture, sinon difficile, en tout cas, pour le moins désagréable. C'est à la limite de l'irritant et cela fait sortir le lecteur de la bande-dessinée.


Véritablement, ce 7ème tome des Bidochon représente un manque de développement, une simplicité, qui ne pourra que convenir aux fans de la série.

mavhoc
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le 27 mars 2015

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