Quand la frite remplace le sanglier et que César joue les arbitres d’un concours de baffes

Avec Astérix chez les Belges (1979), René Goscinny et Albert Uderzo livrent une aventure où nos irréductibles Gaulois partent à la rencontre de leurs voisins du nord, bien décidés à prouver qu’ils ne sont pas les seuls à savoir résister à l’envahisseur romain. Entre une guerre de fierté régionale, des banquets interminables, et quelques clins d’œil savoureux à la Belgique, cet album est une ode à la camaraderie… et à la surenchère.


Tout commence lorsqu’Abraracourcix, piqué au vif par une remarque de César sur la résistance légendaire des Belges, décide de prouver que les Gaulois sont les plus courageux de tout l’Empire. Il embarque Astérix et Obélix dans une expédition au pays de la bière et des batailles épiques. Ce qui s’ensuit est une série de concours absurdes entre Gaulois et Belges, où les baffes et les tartines d’humour volent bas… mais toujours avec style.


Astérix, fidèle à son rôle de diplomate et de stratège, tente de calmer le jeu, tandis qu’Obélix s’enthousiasme pour chaque défi, surtout si un banquet suit la castagne. Leur duo fonctionne toujours aussi bien, mais c’est surtout Abraracourcix qui brille dans cet album, son ego surdimensionné offrant de nombreuses occasions de rire.


Les Belges, quant à eux, sont des hôtes hauts en couleur. Ils incarnent fièrement les clichés nationaux avec un humour bon enfant : généreux, festifs, et toujours prêts à en découdre avec les Romains. Le chef belge, Gueuselambix, est un miroir parfait d’Abraracourcix, et leurs interactions donnent lieu à des échanges aussi drôles que ridicules. Le banquet final, parsemé de références aux spécialités belges, est un des moments forts de l’album.


Visuellement, Uderzo s’amuse à représenter la Belgique sous un jour idyllique, avec des champs verdoyants, des ciels nuageux, et des combats mémorables contre les Romains. Les scènes de batailles, notamment celle sous la pluie (clin d’œil à la bataille de Waterloo), sont à la fois épiques et hilarantes. Les expressions faciales, que ce soit l’exaspération d’Astérix ou la jubilation d’Obélix, renforcent l’impact comique.


Côté dialogues, Goscinny est au sommet de son art. Les échanges sont remplis de jeux de mots, de références culturelles, et de piques amicales entre Gaulois et Belges. L’humour repose autant sur les situations absurdes que sur les répliques incisives, avec un César exaspéré par la rivalité entre ses deux "meilleurs ennemis".


Cependant, l’intrigue souffre parfois d’un rythme inégal, certaines scènes s’étirant un peu trop, notamment dans les concours entre Gaulois et Belges. L’absence d’un enjeu majeur ou d’un véritable antagoniste romain se fait aussi sentir, l’album misant davantage sur l’humour que sur l’action ou le suspense.


En résumé, Astérix chez les Belges est une aventure légère et drôle, où Goscinny et Uderzo rendent hommage à leurs voisins avec un humour généreux et un esprit de camaraderie irrésistible. Si l’intrigue manque un peu d’ampleur, elle compense par des gags réussis et des personnages attachants. Une lecture parfaite avec une bière (ou une potion magique) et une frite à la main.

CinephageAiguise
7

Créée

le 19 déc. 2024

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