Pour que les Corses acceptent un empereur, il faudra qu'il soit corse lui-même
Ce qui frappe d'abord dans Astérix en Corse, c'est la qualité du dessin. Je suis le premier déçu des tentatives pénibles d'Uderzo pour scénariser des Astérix ratés ces dernières années. Mais nom de Bélénos, quelle merveille cet opus insulaire !
La montée au village notamment est d'une précision saisissante, et d'un réalisme bluffant. Bien entendu, le scénario est haletant, les jeux de mots omniprésents graâce à la patte amusée de Goscinny. Les clichés sont nombreux, mais ils sont toujours bien portés et amusants. Ocatarinetabellatchitchix qui ne veut pas s'évader avant d'avoir fini sa sieste. Le druide qui attend qui le gui tombe. La femme qui n'a pas prononcé un seul mot, "bavarde comme une pie", etc.
Mais j'avoue que j'ai un vrai moment de tendresse pour la scène de l'arrivée en Corse. Quand Ocatarinetabellatchitchix va pour couper le ffromage et qu'il sent qu'il est arrivé chez lui...
"Ce parfum léger et subtil, fait de thym et d'amandier, de figuier et de châtaignier...et là encore, ce souffle imperceptible de pin, cette touche d'armoise, ce soupçon de romarin et de lavande...mes amis !...Ce parfum...C'EST LA CORSE !"
Toute la magie de Goscinny, et même au-delà d'Astérix, est là. Un regard précis, acéré, sans concession sur les choses. Critique et moqueur, mais toujours bienveillant. Cet humour-là, c'est du bonheur en barres...