Sorti en 2003, Astérix et la Rentrée gauloise est un peu comme le cahier de vacances oublié dans le fond d’un cartable : une compilation de petits exercices sympas, mais sans rien de transcendant. Cet album, qui rassemble quatorze histoires courtes, est une sorte de patchwork gaulois où chaque pièce tente de nous rappeler pourquoi on aime ces irréductibles. Malheureusement, le résultat est parfois plus scolaire qu’inspiré.
L’idée d’histoires courtes n’est pas mauvaise en soi. Après tout, Astérix a toujours excellé dans l’art de la punchline et du gag visuel. Mais ici, ces mini-récits donnent davantage l’impression d’un brouillon collectif qu’une œuvre pleinement assumée. Certaines histoires brillent par leur humour et leur esprit, tandis que d’autres s’effacent comme un mauvais tableau noir sous une éponge humide.
Le dessin, toujours signé Uderzo, reste fidèle à l’univers, mais manque parfois de la vivacité qu’on attend. Certes, retrouver nos héros dans des situations décalées a son charme, mais l’absence d’une intrigue forte laisse un sentiment d’inachevé. Cela ressemble à une rentrée où l’on a oublié d’acheter les fournitures essentielles.
Les blagues et jeux de mots, si chers à Goscinny, oscillent entre le classique indémodable et le déjà-vu fatigué. On sourit, mais on rit rarement aux éclats. On sent que cet album s’adresse avant tout aux fans hardcore, ceux qui trouvent encore du plaisir dans les moindres clins d'œil et les références. Pour les autres, c’est un peu comme lire des brouillons d’un chef-d’œuvre qui aurait pu être.
En résumé, Astérix et la Rentrée gauloise est un bonus sympathique pour ceux qui veulent prolonger l’aventure gauloise sans trop d’attentes. Ce n’est pas l’album qu’on conseille pour découvrir la série, mais il peut servir de pause légère entre deux classiques. Une lecture correcte, mais pas de quoi donner un coup de fouet à une potion magique déjà tiède.