Les joies du passé avant le désastre du futur
Alors que le niveau d'Astérix est en pleine chute libre (La Galère d'Obélix, Latraviata) et que l'apocalypse est sur le point d'arrivé sur le village gaulois (Le Ciel leur est tombé sur la tête), Uderzo sort un tome spécial. La Rentrée Gauloise est en effet un recueil d'histoires courtes publiées au fils des ans, principalement dans Pilote. L'occasion de faire découvrir au grand public certaines planches méconnues.
Il est, du coup, dur de noter ce tome tant il n'a pas d'unité, pas de critères propres.
Après la débâcle des derniers albums, La Rentrée Gauloise sonne comme un beau regard en arrière, rappelant des jours meilleurs. Pour autant, il est vendu comme un nouvel album et non un hors-série (comme l'histoire sur Obélix tombant dans la marmite) et de ce fait, il peut apparaître comme escroquant un peu le lecteur. Pas d'histoires complexes, mais plutôt plein de petites histoires. Du coup, l'humour de Goscinny change de format et on perd pas mal de subtilités qu'il mettait en place dans les "grandes" aventures d'Astérix.
Car oui, Goscinny est de retour, sur plusieurs histoires c'est les scénario de l'oncle René que l'on retrouve, pour notre plus grand bonheur. Plusieurs histoires sont également les premiers pas d'Uderzo en scénariste d'Astérix (Le Printemps Gaulois, par exemple).
On regrettera que plusieurs histoires soient si courtes. "Astérix tel que vous ne l’avez jamais vu" par exemple est un magnifique retour dans l'ère Pilote avec exactement ce mode de pensée où l'auteur fluctue ses personnages dans des styles différents. Obélisc’h aussi respire l'esprit Pilote et c'est grandiose.
Plusieurs histoires sont très plaisantes de par le développement du back-ground (La Rentrée Gauloise, La Naissance d'Astérix, Au Gui l'An IX). On a aussi le droit à des purs récits comiques (Etc, etc ..., Mini, Midi Maxi). Et même quelques textes à but politiques comme la promotion de la ville de Paris (Lutèce) par Astérix dans Lutèce Olympique. Un côté un peu gratuit qui offre surement la moins bonne histoire de l'ensemble.
On regrettera cependant que cette réédition de 2003, bien qu'augmentée par rapport à la version originale de 1993 et disposant de deux histoires supplémentaires ait perdu des plumes au passage. La Mascotte passe ainsi de 7 à 4 planches. Ce qui est fort regrettable vu que l'histoire est assez moyenne, 3 planches supplémentaires (originales) auraient peut être aidé à rendre cela plus intéressant et plus comique.
De même, nous avons perdu l'histoire L'Antiquaire.
C'est fort dommage de ne pas tout avoir comme ça aurait dû l'être, dans ce tome.
Nous avons donc quelques regrets mais cela n'empêche pas le plaisir de relire des histoires un peu anciennes d'Astérix. En soi, le tome n'est pas mauvais, mais sa note (5/10) est justifié par le format, limitant et limité. Ne boudons pas notre plaisir, le pire est encore à venir.