Dans ce cinquième album d'Astérix signé Didier Conrad et Jean-Yves Ferri, Jules César décide d'envoyer une troupe romaine en mission au-delà de la frontière de son empire. Car Jules, orgueilleux comme il est, désire faire sensation en voulant capturer le griffon, un animal mythique, afin de l'exposer aux jeux du cirque à Rome. En parallèle, en pleine neige, voyageant en traîneau, nous retrouvons nos deux Gaulois accompagnés toujours du fidèle Idéfix et du druide Panoramix qui est accablé par un rhume carabiné. Pensez-vous, par ce froid sibérien ...!
Que vaut donc cette nouvelle aventure hors de Gaule ? Les calembours dans les bulles en veux-tu en voilà comportent toujours le risque de détourner les yeux du lecteur de l'histoire en les levant de s, ce qui est parfois reprochable dans les derniers albums parus. Pourtant, je ne peux m'empêcher de me dire que l'album 39 qu'est Astérix Et Le Griffon est meilleur que ce qui a précédé dans la ligne temporelle post-Uderzo. Et assez riche, en rebondissements et en personnages.
Les Romains sont, une fois de plus, encore loin d'être des lumières, hormis un ou deux qui sortent du lot, opposant théorie scientifique et croyance antique persistante, ce qui donne lieu à des disputes soutenues. Les femmes ont droit à une place importante, ici, sous les traits de valeureuses guerrières. Astérix devra se passer de potion magique, situation rare mais déjà vue, et usera davantage de sa tête que de ses poings. Dans le village situé dans un pays jusque-là inédit (d'où venait un échantillon de la peuplade lors de ... La Transitalique) dans les aventures gauloises, les chamans remplacent les druides. Idéfix rencontre de nouveaux amis. Obélix rencontre peut-être un nouvel amour. Panoramix trouve une nouvelle alternative à la potion magique. La quête principale offre une révélation intéressante. Et, autre situation rare mais également déjà vue : les pirates sont contents.
On ne va pas ressortir sans arrêt le même refrain comparatif avec Goscinny et Uderzo, au risque de devenir plus gâteux qu'Agecanonix. C'est ainsi, Astérix Et Le Griffon est une bonne aventure et probablement la meilleure lue des Gaulois, ici voyageurs, depuis les quelques années passées.