• Et maintenant, où allons-nous ?

  • Vers la frontière ; vers le pays où habitent les Wisigoths, à l'est !

  • Les Wisigoths, c'est des Goths de l'est ?

  • Non, les Wisigoths sont des Goths de l'ouest, les Goths de l'est, c'est des Ostrogoths, mais les Goths de l'ouest habitent à l'est par rapport à nous. Tu as compris ?

  • Non !




Par Jupiter ! C'est pas un peu fini cette plaisanterie ?!!!



« Eh bien après ce travail pacificateur il ne nous reste plus qu'à rentrer en Gaule », voilà un mot de conclusion pour Astérix terriblement ironique, voir sarcastique, puisque le principe même du mot "pacifier" est de rétablir la paix dans un pays, sur un territoire, parmi un peuple jusque là secoués par la guerre, par la rébellion. Hors, ici c'est Astérix sous les conseils du druide Panoramix avec l'aide de Obélix, qui vont être à l'origine de la guerre entre les peuples Goths de la Germanie. Tout cela dans un intérêt purement vaniteux, malgré la bonne volonté des Gaulois qui justifient ce geste dans un intérêt patriotique, pour la défense de la Gaule.
« - Nous devons nous évader sans attendre et rentrer en Gaule !
- Oui, mais avant de quitter ce pays, nous devons décourager les Goths de nous envahir... Les décourager pour longtemps !
- Et comment vas-tu accomplir ce prodige ?
- Nous allons semer le désordre et la confusion ! »

Jusque-là, pas de problème, mais qu'en est-il des Romains ? Les Romains ne sont-ils pas justement en train de pacifier la Gaule, et les Gaulois du village d'Astérix ne sont-ils pas les troubles fêtes qui refusent justement d'être pacifié ? En cela ce sont donc des rebelles (les Gaulois) qui viennent pacifier un peuple (les Goths) qui "pourrait renverser" le peuple Romain, qui eux pour le coup sont des envahisseurs mais par là même des pacificateurs ? Le serpent qui se mord la queue. Une confusion générale parfaitement représentée par le Romain qui garde la frontière entre la "Gaule Empire Romain" et la "Germanie", n'étant plus capable de comprendre qui envahit qui. Une bonne base pour établir une nouvelle aventure « Astérix ».


"Astérix et les Goths", en tant que troisième album de la bande dessinée Astérix, écrite par René Goscinny et dessinée par Albert Uderzo est une épopée particulièrement divertissante. Un album naïf et persifleur qui dans la bonne humeur et l'action explore le peuple germanique qui dans l'histoire fut engagé à maintes reprises dans des guerres barbares contre ou avec Rome, à différentes périodes troublées de l'époque. Des références bienvenues à travers un humour enfantin efficace qui va se révéler à plus d'un titre moqueur. Un périple aussi engageant qu'amical dans lequel notre trio de gaulois composé d'Astérix, Obélix et Panoramix, se rendent à la grande assemblée annuelle des druides Gaulois située à la forêt des Carnutes, pour y élire le druide de l'année à travers un concours. Une attention scénaristique opportune faisant référence au second tome "La Serpe d'or", qui faisait déjà référence à ce lieu symbolique, ainsi qu'à cette réunion de druides. Là-bas, Panoramix est enlevé par les Goths, qui veulent se servir de sa potion magique pour envahir la Gaule, déchoir l'Empire Romain, voir, envahir le monde ! Voilà Astérix et Obélix lancés à la poursuite du vieux druide. Une traque qui va conduire le duo inséparable en Germanie, contre l'impitoyable chef des Goths, "Téléféric".




  • ««« Han, deuïe ! Han, deuïe ! Il y a des cailloux sur toutes les routes ! »»»

  • Boire une petite cervoise c'est agréaaaaaable !

  • Chut ! Obélix !



Une histoire mouvementée dans laquelle on ne s'ennuie pas une seule seconde tant les péripéties se succèdent. Des rebondissements attrayants durant lesquels Astérix et Obélix se livrent à un jeu d'infiltration très amusant en se déguisant en Romains, puis en Goths. Les Romains sont toujours aussi drolatiques et bêtes, se livrant à une chasse à l'homme hilarante, où ils en viennent à se capturer eux-mêmes, au grand désespoir du général Nenpeuplus, qui porte bien son nom. Arrivé en Germanie, le binôme infiltré découvre les coutumes des Goths, jusqu'à la nourriture de ceux-ci, à base de choux, ce qui n'est pas pour plaire à ce gourmand d'Obélix. S'ensuit un jeu du chat et de la souris délectable jusqu'à la rencontre avec Panoramix, pour arriver à la confrontation finale. À ce moment-là, le récit va malheureusement user de facilité pour clore l'album avec facilité malgré l'intelligence satirique explorée. Une conclusion ne permettant pas d'achever la lecture dans les meilleures conditions. Pour autant, "Astérix et les Goths" reste une aventure dynamique parfaitement digeste dans laquelle on ne s'ennuie pas une seconde. Que ce soit les gags ou l'action, on prend le tout avec un sourire de satisfaction bon enfant. Albert Uderzo présente un dessin enfantin toujours aussi délectable avec des belles couleurs venant agrémenter la rondeur des traits des personnages qui s'accordent avec la légèreté dramatique explorée.


Niveau personnages, Astérix est fidèle à lui-même. Un petit guerrier Gaulois aussi vaillant qu'intelligent qui n'hésite pas à braver le danger pour sauver une fois encore le druide. Pour cela, il peut une fois encore compter sur son ami inséparable, Obélix. Un gros consommateur de sanglier que l'on peut voir ici se plaindre de ne pas pouvoir prendre sa dose de potion magique car plus petit il était tombé dans la marmite. Le druide, Panoramix, vénérable du village Gaulois n'a décidément pas beaucoup de chance. Il peut compter en plus de ses amis sur sa ruse pour se tirer de mauvais pas. Parmi les nouveaux, le général Romain Nenpeuplus m'a beaucoup fait rire. Un malheureux soldat gradé qui doit gérer une belle bande de boulets. Le comble du médiocre ! Côté Goths, le traducteur Cloridric est appréciable. Un pauvre gars qui se retrouve embarqué dans une situation périlleuse en devenant le traducteur du druide prisonnier. Il doit mentir à son boss pour espérer en sortir vivant. Enfin, Téléféric en menace principale est tout à fait convaincant. La confrontation finale entre lui et Cloridric est bien trouvé, juste dommage que ce qui suit soit à ce point prompt, malgré l'importance et la taille des enjeux qui se jouent.



CONCLUSION :



Les Éditions Hachette proposent avec "Astérix et les Goths", un troisième album divertissant, qui malgré une finalité bâclée, n'empêche pas de passer un moment de lecture tout à fait appréciable. Une aventure agitée et amusante par le biais de laquelle René Goscinny et Albert Uderzo, nous présente la Germanie via le peuple "barbare" des Goths.


Un petit périple animé qui a la réussite de dresser un jeu d'infiltration aussi trépidant que drolatique.




  • Alors, légionnaire ? On dort pendant le service ?

  • J'ai été attaqué par derrière, par des Goths qui allaient envahir le pays des Goths...

  • En voilà une histoire ! Des Goths envahissant la Gaule, d'accord... Des Gaulois envahissant le pays des Goths, d'accord... Mais des Goths envahissant le pays des Goths, c'est idiot !!!


Créée

le 3 févr. 2023

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