Deuxième voyage : la Germanie
Sympathique troisième album.
En lisant l'album, je n'ai pu m'empêcher de me rappeler les dessins animés, mais aussi d'autres albums qui sont restés ancrés plus profondément dans ma mémoire. Par conséquent, j'ai un peu peur, en redécouvrant cette saga, qu'elle me déçoive ; je crains que Goscinny ne réemploie toujours la même structure et les mêmes ressorts dramatiques (le kidnapping est quand même fréquent d'après mes souvenirs). Néanmoins, en l'état, après lecture de ce "Astérix et les Goths", j'ai passé un agréable moment. Surtout grâce à l'humour : les deux auteurs se correspondent parfaitement, Uderzo pousse vraiment plus loin l'humour surréaliste et absurde de son copain Goscinny. Le scénariste se lache aussi véritablement, peut-être plus qu'avec la série "Lucky Luke". La narration est globalement bien ficelée et permets de découvrir autant que de détourner cette époque d'invasions barbares.
Le dessin de Uderzo est quasi déjà fixé pour le reste de la série. C'est vraiment bluffant de découvrir à quel point le bougre est talentueux. Ses cadrages sont efficaces, bien qu'il ne cherche que rarement à faire de belles images (il privilégie la lisibilité de l'action, comme Morris) ; ses expressions sont vraiment très très drôles. La façon dont Astérix se tord pour donner un coup de point, ou encore la façon dont les romains se cachent par peur de se faire frapper, ... Cela me fascine ! En revanche, je suis vraiment déçu par ce travail de couleur qui s'apparente plus au coloriage d'un enfant de cinq ans qu'à un vrai travail de coloriste : ça déborde partout, il y a plein de taches, des effets d'ombre ratés, ... Je me demande si pour les rééditions récentes, ils ont corrigés ces défauts ou pas, il faudra que je regarde en librairie. Autre défaut, les phylactères souvent mal calibrés, à moitié effacés puis redessinés vite fait, dont le texte n'occupe pas toujours toute la place.
Bref, un très chouette album.