Athena ! Voilà déjà un titre qui annonce de grandes choses. Et quand, en plus, on distingue une merveilleuse déesse dessinée par Paul Renaud en couverture, cela en rajoute à ma curiosité ! Un récit mêlant monde moderne et empreintes de mythologie grecque, voilà de quoi satisfaire mon addiction à ces dieux fascinants et charismatiques. Mais attention ! Il arrive parfois, cependant, que lorsque l’attente est grande, la déception le soit tout autant…
Zeus, le père des dieux grecs, réalise que les Hommes ont perdu foi en lui et en ses enfants… ce qui conduira immanquablement à leur extinction. Craignant la fin de son pouvoir, et la perte de ses êtres chers, il décide d’envoyer ceux qu’il aime sur Terre, privés de mémoire et de pouvoirs.
La déesse de la Guerre, Athena, se réveille nue et amnésique, à côté du Parthénon, bâtiment qui fut construit à sa gloire. Des années plus tard, devenue enquêtrice auprès du procureur général de New York, elle découvre qu’elle n’est pas la seule à avoir rejoint la Terre et se trouve confrontée à des ennemis qui n’ont aucun intérêt à voir les dieux regagner leur puissance…
(Contient les épisodes # 1 à 4 plus Athena Obama)
On découvre une jeune femme, nue, endormie auprès du Parthénon. Elle se révèle amnésique et surtout il se trouve qu’il s’agit d’Athena, la fille de Zeus ! Le roi des dieux aurait décidé d’envoyer les enfants qu’il aimait le plus, sur Terre, afin de les préserver de la perte de foi des hommes. C’est surtout un moyen détourné pour lui de se protéger et de ne pas subir le même sort que son père avant lui.
Athena ne retrouve sa mémoire que lorsqu’elle se retrouve en danger, revêtant alors son armure divine, ou devrais-je dire sa nuisette sexy divine. Hors de ses phases de « réveil » Athena est une enquêtrice de très grand talent. Elle se retrouve emmenée sur une nouvelle enquête rappelant l’Iliade. Enfin, sensée rappeler l’Iliade… On se retrouve avec les doubles de Paris, Ménélas, Agamemnon, Ulysse (et encore parce qu’on nous le dit) et même d’Arès… Hélène étant réduite à être un fourgon…
Une femme est emmenée par un homme qui vient de la séduire, après avoir hésité entre trois femmes, dont Athena infiltrée (comme dans l’Iliade donc…) et cela met en rogne le mari de cette dernière. Je cherche encore pourquoi Athena et Ulysse décide d’enquêter là-bas…
On se retrouve alors dans une « guerre » armée entre les deux hommes pour les yeux de la demoiselle. Face au danger, Athena va pour d’obscures raisons se réveiller (enfin une deuxième fois, car la première fois, Zeus décide d’intervenir, pour raison obscure que même l’auteur n’a pas du comprendre, et d’effacer sa mémoire, encore…) ainsi qu’Arès et ils vont trouver déplorable la façon dont les hommes d’aujourd’hui se battent, transformant leurs armes à feu en épée…
Autant le dire, c’est poussif, pour ne pas dire mauvais. En fait l’histoire ne rime à rien. Pourquoi ? Je ne sais pas. Et j’ai beau chercher, je ne vois pas où Doug Murray a voulu en venir… Et son explication en mot de fin pour nous dire qu’il souhaitait rendre hommage à l’Iliade est une vaste blague. Ou alors il s’est sans doute cantonner à lire l’Iliade pour les Nuls ou simplement le quatrième de couverture de cette œuvre intemporelle ! L’histoire n’a ni queue ni tête, et tout est simplement propice à nous offrir des dessins d’Athena dans des tenus sexys, la poitrine ou les fesses bien mises en avant… Et il faudra se contenter de ça comme meilleur travail sur un des personnages, car il faut reconnaître qu’il n’y pas le moindre travail sur la psychologie des personnages, d’ailleurs y a-t-il la moindre psychologie là-dedans ? Et ne parlons pas de caractérisation… cela a du être oublié en court de route…
Si le scénario est un désastre et donc l’aspect mythologie grecque un véritable loupé, il en va de même pour les dessins, car Paul Renaud ne finit aucun chapitre, ne se contentant que des premières pages, l’éditeur n’étant pas assez patient pour attendre que l’artiste travaille… Ce qui fait qu’après les superbes pages de l’artiste français (à peine une vingtaine de pages) où les personnages sont magnifiques et sensuels, on se retrouve avec les dessins de Fabiano Neves, ne tenant pas la comparaison. Et où toute la sensualité laisse place à du sexy de bas étage et racoleur…
La fin de cette histoire en quatre parties, est à l’image du récit, inintéressante et en plus complètement invraisemblable dès lors qu’apparaissent Athena et Ares. Et ne parlons pas de l’épilogue avec Obama…
Bref, énorme déception, rarement lu quelque chose d’aussi mauvais et inutile. Si vous avez quinze euros à jeter par la fenêtre, faites le sur un autre titre…