De l'autre côté de l'océan, il y a un peu longtemps (genre en 42 histoire d'être bien cliché), Will Eisner s'improvise capitaine de voyage. Et c'est pas pour nous déplaire.
Beaucoup d'auteurs trouvent souvent bon de nous raconter ce qu'ils ont vécu, pourquoi ils en sont arrivés là, etc.
Ok.
Mais Eisner s'impose. Déjà par son trait de crayon culte, les petites cases (très) noires et (très) blanches, son humour new-yorkais indémodable, sa façon d'aborder la vie avec naïveté...
En parcourant cette bd on se retrouve embarqué pour un petit trip au pays du grand Will, toutes voiles sorties. Le jeune Eisner vient d'être enrôlé dans l'armée US pour en découdre avec l'armée d'Hitler et partage ses souvenirs en regardant par la fenêtre du train qui l'y conduit.
Se faisant, il décrit le climat social du New-York des années 20/30/40, mais aussi de celui d'Europe de l'Est avec l'histoire de ses parents. La difficulté d'être juif, de construire un bateau avec son meilleur ami allemand nationaliste, ...
Quoiqu'il en soit, une nouvelle fois, je suis complètement conquis par ce type, une envie de devenir un super-héros, un besoin de fumer une clope et de l'apprécier pour ce qu'elle est et d'écouter un bon morceau de musique bien jazzy new yorkais.