Ce tome 5 se lit plutôt bien. C'est marrant, dans mes souvenirs,la série montrait de grosses faiblesses dès la fin du premier cycle et lors de cette relecture j'ai trouvé que cet album était un des meilleurs.
Bon, à nouveau, la fin est bien foireuse, le temps des explications (le peu qu'on veuille bien nous délivrer en tous cas) est décevant, tout le mystère qui traîne fait un peu tâche (c'est trop facile de foutre tout le temps ces personnages dans l'ombre et puis de nous les sortir à la fin... et c'est ici d'autant plus nul qu'ils ne servent à rien tout au long du récit, on aurait donc pu s'ne passer largement), il y a aussi des problèmes par rapport au lieu et au temps (par là, j'entends des personnages qui mettent des plombes à atteindre un point B quand d'autres le font en peu de temps).
Pour le reste, c'est plutôt chouette, on a droit à quelques bonnes scènes d'action, une quête un peu insensée mais qui rappelle enfin que ce ne sont que des gosses (même si encore une fois les auteurs peinent énormément à trouver le juste milieu entre la maturité que la situation impose et la spontanéité due à leur âge). L'alchimie entre les personnages fonctionnent même mieux sans Dodji en fait (qui n'est jamais qu'une répétition de Leïla avec un passé plus trouble, certes, mais jamais vraiment exploité donc bon...). D'ailleurs le traitement concernant ce personnage manque vraiment de radicalité (on en revient à ma théorie du cliffhanger qui souvent aboutit à une conclusion qui dévalorise la situation qui faisait tant palpiter).
En fait, je me rends compte que tout ce qui a trait à la saga est ce qui ennuie le plus ; je pense que les auteurs auraient dû traiter leur saga à la manière de la série télévisée "Survivors" (1975) où l'on retrouve comme seul fil conducteur la survie et la reconstruction d'une société plutôt que de trouver des réponses à des questions qui ne sont là que pour mettre du suspense facile et qui n'aboutit en général à pas grand chose de très intéressant.
Graphiquement, c'est du bon boulot. L'on constatera que la place de coloriste n'est jamais que provisoire dans cette saga, ce qui est bien dommage (ça aurait été chouette de travailler avec un coloriste pour insuffler une véritable identité graphique à cette série) ; les couleurs fonctionnent globalement mais il reste toujours une utilisation de fondus numériques qui ne saura jamais me satisfaire. Côté dessin, on sent que Gazzo évolue, son dessin est nettement moins figé que par le passé. Ses cadrages ne sont pas toujours intéressants ; son découpage est efficace même si cela signifie répéter parfois, malheureusement, des cadrages, ce qui casse un peu le rythme, alors que d'autres séquences sans répétitions sont nettement plus fluides et agréables à lire. Les décors sont chouettes, bien fournis, bien exploités.
Bref, ce tome 5 déçoit pour tout ce qui touche à l'intrigue principale et aux mystères faciles propres au genre, mais pour le reste, c'est une bonne petite série B du genre survival qui divertit son lecteur.