Fin de la série pour les auteurs autant que pour les personnages, et si l’on sent enfin un peu de cohérence dans les courts scénarii du volume, il est malheureusement un peu tard pour éviter que Les Gardiens du Globe ne laissent au lecteur
un souvenir périssable.
Après l’exercice de style de l’épisode consacré à Le Brusier, bouledogue français, deux chapitres autour de Red Eye dans l’enceinte d’une prison brésilienne retiennent l’attention du lecteur grâce à ses implications générales dans la narration globale, un filon qui aurait pu être mieux exploité depuis le début de la série plutôt qu’évoqué ici, quand vient la fin. Encore un épisode sans autre intérêt que de montrer combien les superhéros ne sont que
de minables humains comme tout le monde,
mariage qui dégénère dans la violence et l’alcool… Puis deux chapitres de clôture sous la menace du Roi Lézard, méchant bien ridicule s’il en est.
Plus le méchant est réussi, meilleur sera le récit : c’est bien le problème de la série qui, à aucun moment, ne s’attache à un seul vilain et manque ainsi le coche. Le scénariste préfère toujours jouer sur d’absurdes et
grotesques mises en danger
de ses héros plutôt que de creuser des personnalités et de tisser des antagonismes profonds et menaçants.
On referme donc la série des Gardiens du Globe avec le regret que Robert Kirkman ait laissé son étrange môme à des parents si peu impliqués : si Todd Nauck a su affiner son style et doucement marquer la courte saga d’une empreinte plaisante, Phil Hester ne signe pas là le meilleur extrait de sa future carte de visite. Toujours pas d’exploit narratif ou graphique pour hisser l’essai au niveau des classiques. Si les superhéros ne vous parlent pas, si vous n’avez pas la curiosité aigue d’explorer les univers de Robert Kirkman, passez votre chemin…