Juan Diaz Canales est rempli de talents :
- celui de scénariste de la série Blacksad,
- et donc désormais celui de dessinateur d'Au fil de l'eau.
La bande dessinée retrace en 1 volume unique les errements et larcins d'une petite bande de vieux. Troupe sénior qui se trouve confrontée à des meurtres au sein même de ses membres.
Les graphismes sont sublimes, un peu à la manière de Christophe Chabouté.
L'atmosphère est palpable et les décors madrilènes permettent de s'y transporter.
Les personnages sont attachants, quelque soit leur âge.
Paradoxalement, le bémol concerne l'intrigue.
Ce qui - pour un ancien scénariste - est le comble.
Sans trop en dire sur l'histoire, c'est donc le dénouement qui laisse un peu coi lorsqu'est dévoilé le coupable des crimes et ses motivations.
Dommage car cette œuvre atypique est brillamment portée par :
- l'humanisme sombre qui transpire de ses personnages
- l'existentialisme porté par le scénario.
La bande dessinée n'en demeure pas moins intéressante grâce à sa sensibilité.
Une belle découverte qui permet d'espérer que Canalès persévère en tant que dessinateur ET scénariste.