Il y a, pour le lecteur du roman de Pierre Lemaître, quelque chose de doux et d’agréable à se replonger dans le récit tumultueux de ces deux soldats unis par le destin d’une balle presque perdue.
L’adaptation de Christian de Metter est fidèle et modeste. Les grandes étapes du récit sont là, présentes, dessinées. Les personnages sont quant à eux retrouvés : l’innocence et la maladresse de Maillard nous font ré-esquisser de bienveillants sourires, la colère et la malice de Péricourt nous font encore chavirer, quant au machiavélisme de Pradelle ils continuent de nous révolter.
Le décor est lui aussi planté. Les champs de batailles sont vivants dans leur mise en scène, mais jonchés de corps morts, bien sûr. Les costumes, le mobilier, l’architecture… On sent le travail de documentation.
Ainsi le récit se déroule. Et la lecture défile. Fluide.
Les couleurs dessinent quant à elle un ouvrage chamarré. Trop peut-être. Par chance, la cohérence narrative n’en est pas affectée.
Toutefois, on ne peut que prendre des précautions à conseiller la lecture de cette adaptation ; tant la primauté de lecture revient à l’œuvre initiale ; et puis car quiconque n’a pas goûté au récit originel risque fort d’être dérouté par des coupes dont seul le lecteur de l’œuvre initiale est en mesure de se passer.
Heureux de retrouver des personnages familiers donc. Sceptique en revanche pour le non initié.