Dans la saga "déception de l'année", je veux l'oncle gateux qui était vachement cool plus jeune mais qui maintenant nous donne envie de militer pour la mise à mort des personnes âgées. Justice League tome 1 est un prétendu Must-have, car pierre angulaire de la série principale de l'univers DC post-new52. Plutôt fan de ce reboot (ou relaunch, on s'y perd), je me suis donc acheté ce tome en m'attendant à avoir une surprise pas trop mauvaise.
Et là, là, j'ai ressenti ce qu'on ressenti tous les fans de X-men devant Origins : Wolverine, une envie de meurtre sans nom. J'ai vérifié et revérifié mais apparemment c'est bien Geoff Johns qui nous a pondu cet étron ... On parie combien qu'une partie du public va vénérer ce tome par principe à cause de ça ? Pourtant, ça n'a rien à voir avec la subtilité de ces autres histoires, adieu douce empathie de Blackest Night, bonjour blockbuster raté !
Pourtant, l'idée de base est plus que prometteuse, c'est revenir en -5 avant les séries actuelles (Batman, Green Lantern, etc ...) à l'époque où les super-héros ont commencé à exister et la première fois qu'ils se rencontrent. Même si certains trouveront la datification assez limite, le simple fait de prendre ce risque me rend assez optimiste. Une fois qu'on ouvre les pages, on découvre qu'on est FORCE de connaitre l'origine de ces personnages, une origine qui est revisité pour les trois quarts d'entre eux (seuls Green Lantern et Batman ont gardé leurs anciennes histoires). Certes quand Flash parle de sa première rencontre avec Green Lantern, ça fera plaisir à ceux qui ont lut cette aventure, malheureusement ne lisant pas la série Flash, je perd un point. Wonderwoman est la pire de tous, il y a trop de référence faites à son passés pour pouvoir se contenter de cette "arrivée" simpliste. Le seul personnage qu'on voit naître c'est Cyborg, mouai, c'est pas trop mal, c'est sympa, ça va le faire.
Donc bon, pour le côté "relaunch", on repassera parce qu'on nous projette dans un monde où on comprend pas forcément bien les nouvelles origines des héros. Mais bon passons, dès le début on voit Hal Jordan et Batman qui doivent s'unir, et là, on se dit que ça merde. Hal Jordan est d'un puéril et d'un ennuie mortel, Batman manque de charisme mais à un point assez dingue. Et c'est pas en avançant que ça s'améliore, Wonderwoman semble avoir un QI proportionnellement inverse à ses mensurations, Superman a perdu son slip rouge mais également son cerveau et se contente d'un "moi frapper, moi pas comprendre" qui nous laisse supposer qu'il est devenu fan de Hulk. Cyborg est ... Ennuyeux ? Je sais pas comment le définir, on le voit malheureusement trop rapidement, tout va trop vite avec lui et c'est assez dommage. Seul Flash semble un minimum réussi avec Aquaman, qui, en arrivant se propose d'être chef du petit groupe, vu le charisme des autres, perso je signais tout de suite.
D'ailleurs, les arrivés sont toutes plus nulles les unes que les autres, c'est affligeant de tant de médiocrité. Même celle de Darkseid est ... Mauvaise ? Et je vous parle pas de sa défaite ("je reviendrais" ... Bordel, paie ta phrase stéréotypé !).
Au niveau narration, tout va vite, très vite, trop vite ! C'est ce que je reprochais au personnage de Cyborg mais c'est le problème de toute la BD enfaite, les ennemis arrivent, mettent les héros en difficulté, un nouveau super apparait, hop, Green Lantern fait une remarque énervante, ils avancent, des ennemies arrivent, etc ... Le rythme saccadé de la narration est tout, sauf une bonne idée.
Niveau charisme, on se dit qu'on devrait être forcé de lire la BD avec des lunettes de soleil vu le nombre de stars présentes dedans. Malheureusement non, aucun charisme tout le long, le pire est un massacre en règle des personnalités de chacun, à tel point qu'on peut se demander si Geoff Johns ne souffre pas d'un dédoublement de la personnalité et que sa partie négative n'a jamais lut le moindre comics. Non mais sérieux, Batman enlève son masque et donne lui même son nom pour convaincre Green Lantern, qui est le mec le plus ennuyeux du monde, sans compter qu'en plus, notre beau Lantern reconnait ne faire ça que pour sa vanité personnelle ... Paies ton héros ! Et Superman, alors là, c'est un zéro pointé ! Bête, méchant, pas de charisme, agressif à tout bout de champ, ce type est juste super-nul ... Cependant, je vais m'auto-nuancer en précisant que l'idée de DC est de montrer que le Superman post-new52 est moins mature mais également moins proche de l'humanité que son pendant pré-new52. Plus désinvolte et sauvage, au moins ça se ressent aussi. D'ailleurs, l'aspect "je suis unique" est présent aussi, comme le fait qu'il ne soit pas insensible au charme de la belle Diana. Quelque part, de léger fils sont tressés pour l'avenir.
Au niveau dessin, ça va, c'est pas trop mal, c'est loin d'être le meilleur travaille de Jim Lee non plus, mais ça passe. On peut regretter un côté trop propre, trop lisse sur les personnages. J'ai trouvé les couvertures et les croquis de fin plus intéressants que les planches en elles-mêmes, où (je vais me répéter) je trouve encore que les personnages manquent de charisme.
Ha, vu qu'on arrive à la fin, je me rappelle aussi d'un détail amusant, la rivalité Green Lantern/Batman est une thématique qui a toujours plus à Johns, c'est amusant de la revoir de nouveau mise en avant ici.
Enfin, quelques pages bonus avec Pandora boucle le tome, c'est sympa mais sans plus, disons qu'on se dit surtout qu'on va devoir réviser tout le côté paranormal de DC, et ça, ça va être complexe !
Avouons le, ce tome est carrément mauvais, c'est même le plus gros foutage de gueule depuis longtemps. Seul le dessin de Lee (et encore) permet de tenir à cette lecture. Reconnaissons aussi qu'il est rapide. Le pire c'est que je peux encore le relire, mais à chaque fois je me dirais "mon dieu, qu'est ce que c'est mauvais". On peut être fan et garder un peu de sens critique, espérons que les prochains tomes seront plus réussis.