Justice League, c'est un peu le titre phare de DC Comics; réunissant tous ses héros sous un même toit, il permet aux fans de tel ou tel personnage de découvrir les autres pièces motrices de l'univers DC ( même si certains manquent à l'appel ), et de les confronter à des menaces toujours plus biggers, toujours plus grandioses. C'est un peu la version finaude de Transformers.
Tout cela n'aurait clairement pas eu le même impact sans la présence de Jim Lee derrière ses crayons. L'artiste donne une vraie puissance à l'oeuvre, un impact démesuré; avec lui, tout est badass, tout est énorme. Ca envoie du patté dans la gueule de mamie sans aucune retenue, et c'est ce qu'on aime chez lui. Faut voir ses doubles planches pour comprendre le talent démesuré de l'artiste; dans le rayon des fresques épiques, Jim Lee tient un rôle de maître incontesté.
Etrangement, les gros défauts de l'oeuvre viendront surtout de son écriture. Surprenant, tant Geoff Johns est habituellement très bon dans ce qu'il fait. Ici, on peine à reconnaître le travail de l'artiste, à se rendre compte de la finesse et de maîtrise dont il fait habituellement preuve. Lourdingues, ses dialogues font preuve d'un manque d'habileté consternant.
Rigides et mécaniques, ils n'ont rien de naturel, rien de talentueux. C'est très lourd, très caricatural; rien de foufou, en somme. Ajoutez-y un scénario simpliste à souhait, et vous aurez une idée de la complexité de l'écriture de l'oeuvre. Seulement, lire ce comic, c'est s'exposer à un panard de malade, à un fantasme de geek qui voit enfin de vrais combats, des combats d'hommes, des combats qui pétaradent de partout.
Spectaculaires à souhait, ils mettent parfaitement en scène des personnages nouvellement arrivés dans leur univers, et qui n'ont toujours pas appris à se connaître. Les rapports entre les personnages sont d'ailleurs amusants à voir, même s'ils s'avèrent parfois trop caricaturaux. Et même si la détente est au rendez-vous, il faut le reconnaître avec objectivité : Johns nous avait clairement habitués à mieux. On verra bien si la suite est meilleure...